Parcours réalisé et Maroc pratique
La ville de Chefchaouen
Les rues de Chefchaouen
Les rues de Chefchaouen
Le caravansérail
Couverture en guise de jupe
Couverture en guise de jupe
Les gorges
Dans le souk
Avec le souk, on ne passe plus!
A midi nous sommes à Chefchaouen, moment de repos au camping avant de rejoindre la médina.
Par des escaliers taillés dans la colline, nous rejoignons les vieux quartiers. Tout le monde a déjà vu des photos de Chefchaouen : maisons peintes dans les tons de bleus, ruelles et escaliers. Nous parcourons ce quartier pendant 2 heures, cherchant la maison, la ruelle, le détail les plus remarquables. Hélas, les marchands ont envahi les rues, cachant souvent les structures. La promenade est agréable mais fatigante, et c’est avec plaisir que nous retrouvons la cellule au camping.
On fait nos achats de nourriture, puis on ressort, toujours époustouflés par l’importance de ce marché et par sa fréquentation. Personne n’a fait attention à nous, nous étions des chalands comme les autres. On reprend la route. Pendant 30 kms, nous croiserons des camionnettes pleines qui se rendent au souk, des ânes qui attendent bâtés le long de la route que leur maître revienne chargé de marchandises. On constate, encore une fois que de nombreuses maisons, voir villages, ne sont pas accessibles en voiture, et que seul un sentier permet d’y accéder. La route que nous empruntons (4105) nous permet de découvrir encore un aspect différent du Maroc, herbe grasse en fond de vallée, falaises rouges, gorges profondes.
Samedi 26 mars : El Jehba-Chefchaouen 120kms
Ce matin, après avoir suivi la magnifique côte méditerranéenne aux rochers plongeant dans la mer, nous bifurquons à Oued Laou pour traverser à nouveau le massif montagneux, en direction de Chefchaouen.
Au croisement, nous tombons sur un gigantesque souk. Il nous faut d’abord traverser la pagaille monstre sur la route. Taxis et camionnettes déversent un nombre impressionnant de passagers. Une fois garés, on se jette dans la cohue. Il faut zigzaguer entre les vendeurs de chèvres et moutons avant d’atteindre l’entrée du souk. Imaginez, un immense marché regorgeant de marchandises : oranges, fraises, bananes, fèves, choux fleur, pommes de terre, carottes, poivrons, oignons, tomates, mais aussi poisson (une trentaine de vendeurs présentant surtout sardines et maquereaux), épices, droguerie, vêtements, bazar. Un peu plus original, les cordonniers officiant entre les étals, les potiers vendant leurs plats en terre.
Bivouac devant le poste militaire
Pointe des pêcheurs à El Jehba
Corvée d'eau
Chapeau de paille et pompons
Vérification: les "champignons" sont des meules de paille
Cultures en terrasse
Couverture rayée en guise de jupe
Champs de "champignons"
Paysage du Rif
Encore des femmes au travail
Ce chargement nous a fait des frayeurs
Village du Rif
Plantation d'oliviers
Après Ketama, sur la N2, on traverse une forêt de cèdres où subsistent des plaques de neige, puis on quitte la grande route pour rejoindre les rivages de la Méditerranée. Il ne nous reste que 60 kms pour atteindre El Jehba. Le paysage est toujours agréable, mais malheureusement la route est devenue une piste du fait des travaux de réfection. Les villages ont plus d’Aloès, les pentes ne sont plus cultivées en terrasse, et des meules apparaissent, tas de paille broyée, retenue par des filets, et entamés par le bas, on dirait des champignons, on les verra tout le temps où nous trvererons le pays Rhomara. Ici les femmes portent toutes la tenue traditionnelle, chapeau de paille (parfois décoré de pompons) et couverture rayée entourée en guise de jupe.
 
Nous voici arrivés à El Jehba, notre GPS indique comme lieu de camping, le parking de la gendarmerie. On cherche, mais sans résultat. Alors on reprend la rocade de la Méditerranée, direction Tetouan. Trouver un bivouac va être difficile car les pentes sont très abruptes. La mer est magnifique, mais on la domine. En s’arrêtant sur une plateforme, on aperçoit un groupe de maisons en contrebas et quelques barques de pêche. Par une piste, on descend vers cette plage. On y trouve aussi une mosquée et un poste militaire. Là on demande si on peut rester. La réponse prend du temps, examen des passeports, demande à un supérieur. Le jeune soldat finit par nous rendre les passeports et nous dire oui jusqu’à demain matin. On s’installe, près des barques, admirons le retour de la pêche, le coucher de soleil. Le garde en faction a changé. Il nous interroge, mais comme il ne parle que Arabe, le dialogue ne va pas loin. La nuit est tombée, on ferme nos volets. Un moment après, on frappe à la porte, c’est la Gendarmerie Royale, qui aimerait nous ramener au village, mais n’insiste pas. A 20h, le dernier appel à la prière est chanté.
Petit à petit les oliviers disparaissent, laissant place à des cultures en terrasse. La route panoramique offre des vues magnifiques sur vallées, montagnes enneigées, villages à flanc de collines. Plus on s’éloigne de Fès, plus les hommes sont nombreux, marchant dans la rue, assis aux terrasses de cafés, conduisant des voitures, attendant au bord de la route, mais pas une femme ! Et puis on traverse la chaîne du Rif, et tous les hommes de moins de 60 ans nous font des signes, tapotant leur main et faisant signe de fumer. Voudraient-ils nous approvisionner ? On ne s’arrête pas pour le leur demander.
Vendredi 25 mars : Fès-Côte Méditerranéenne, quelque part au Nord-Ouest de Al Hoceima :    253kms
Aujourd’hui encore, on sort des circuits conventionnels, on décide de rejoindre Chefchaouen en 2 jours, en partant par la N8, direction Taounate et Ketama.
Au départ, on ne voit pas grand-chose, le brouillard enveloppe tout. On ne peut que deviner la campagne verdoyante, champs de blés et fermes où l’on élève des vaches. Puis on s’élève dans la montagne, les oliviers apparaissent, boules sombres sur la terre ocre. Les maisons aussi se différencient du reste du Maroc, fini les toits plats, ici ce sont des toits en tôle à 2 pans, il subsiste parfois un toit en argile, de forme arrondie. Pendant un moment, on suit un petit camion chargé de paille. La route n’est pas très plate et plusieurs fois on croit qu’il va verser, entrainé par son chargement qui dépasse de 1m de chaque côté et culmine à 4m de hauteur.
Robes de cérémonie de mariage
Mohamed le guide
Quartier rénové
Les rues sont vraiment étroites
Les éboueurs de la Médina avec leurs ânes
Le rémouleur
Le dinandier
Le four à pain
Chez les potiers et céramistes
Chez l'herboriste
Le guide explique que les mulets sont montés sur pneus. Caoutchouc à la place des fers
Poulet citron et olives et pastilla au pigeon
Entrées au nombre de 8
Métier à tisser la soie
Algave servant à faire la soie végétale
Métier à tisser la laine
Fuseaux de fil de soie
Le trône de la mariée
Robes de cérémonie de mariage
Foulards de soie
Chaise à porteurs pour la mariée
Le quartier des tanneurs
Mosquée,mosaiques, zelliges et calligraphies
Escargots
Fromage
Porte Arabo-andalouse avec la main de Fatima
Les remparts de Fes
Porte Arabo-andalouse avec la main de Fatima
Karouble
La médina de Fes vue du Borj sud
On passe entre les boutiques des marchands de fils de soie, dans certaines échoppes, on enroule la soie sur des bâtonnets en roseau pour faire des canettes, dans d’autres on les vend, joliment présentées en éventail par couleur. Puis ce sont les fournitures de passementerie, tout est brillant ! Comme l’on s’étonne du nombre de marchand, se demandant si tous ont du travail, la réponse est double, d’une part les faiseurs de vêtements de tout le Maroc viennent s’approvisionner ici, et d’autre part, lorsqu’un vendeur a bien travaillé et un autre beaucoup moins, la solidarité joue et les chalands envoyés vers le malchanceux.
On passe dans le quartier des tanneurs. La plus grande tannerie n’est pas en activité. Depuis 6 mois elle est en réfection, les cuves étant refaites à l’identique. On va prendre un bain de vapeurs écœurantes un peu plus loin. Là, dans une petite cour, on trouve d’abord des tas de peaux qui ont été salées (travail préliminaire), puis des peaux entières sont mises à macérer dans la chaux, afin que les poils puissent partir. Ensuite, elles passent dans des bains de fiente de pigeon avant d’aller dans une lessiveuse géante. Ici, pas de bacs de teinture, mais l’odeur de bête crevée est omniprésente. Dans ce quartier se trouvent aussi les marchands d’articles en cuir, vêtements, sacs, babouches. Des rues entières sont occupées par les marchands de babouche. L’après-midi, on voit comment les marchands s’approvisionnent ; comme c’est la fin de la semaine, les artisans apportent leur production, proposent leur marchandise et la vendent au plus offrant.
Aussitôt, nous nous engageons dans les ruelles, certaines tellement étroites que l’on passe à peine. Nous remarquons les belles portes en bois fermant les habitations, de style Arabo-andalouses, elles présentent une main de Fatima en fer forgé pour porter chance, et une décoration soignée. On y trouve 2 heurtoirs, l’un employé lorsqu’on est piéton se trouve sur la petite partie de la porte, et l’autre demande l’ouverture de la totalité du vantail.
Puis nous traversons une multitude de ruelles bordées de marchands de nourriture : pâtisseries, escargots, légumes, viande, poisson. Dans une échoppe, des femmes fabriquent des crêpes très fines (un peu comme ce qui entoure les Nems), et leur font prendre forme sur une sorte de champignon géant. Un vendeur propose des choses provenant de la campagne : escargots, graines de Caroube. Notre guide nous explique que cette gousse est utilisée par les chocolatiers, mais aussi que le mot carat provient des graines de cette plante qui ont toujours le même poids, un carat. Plus loin on croise le livreur de lait, qui arrive avec de grands bidons.
Au passage, on admire les différents grands bâtiments présents dans cette enceinte, les mosquées ne se voyant que de l’extérieur. Partout, ce ne sont que moulures, sculptures, mosaïques, zeliges (petits morceaux de faïence qui forment des motifs), marqueterie.
On voit encore les menuisiers qui fabriquent et louent les chaises à porteur pour les mariages ou naissances. Ce sont des sièges très luxueux, blancs, rembourrés et décorés de pierres scintillantes. Pendant que l’on est dans ce quartier, on voit aussi les caftans, belles robes brodées offertes à la mariée et portées la veille de la cérémonie.
Viennent les tisserands. Dans des cours, caravansérails d’autrefois occupés maintenant par les métiers à tisser, on peut admirer le travail et les productions. Trois matières sont utilisées, parfois mélangées : le coton, la laine de mouton et la soie végétale, on appelle ainsi la fibre de l’agave (ces grosses plantes grasses que l’on trouve beaucoup en Espagne et ici en clôture le long des maisons). On y trouve des écharpes et des couvertures.
A13h30, notre guide nous conduit au restaurant Dar Mnebbhi, situé dans une ancienne riche demeure : cour centrale, décor luxuriant, banquettes et coussins sur les bords, Jean-Noël ayant demandé conseil, notre guide se charge de commander le repas. On nous apporte d’abord les entrées, qui constituent un vrai repas, elles sont présentées dans des petits plats ronds, il y en a 8 au total plus les olives !: riz, carottes, betteraves, lentilles, cocos, ratatouille froide, oignons, et soupe de fève. Celle-ci se mange mélangée avec de l’huile d’olive et en trempant le pain. Puis vient le plat principal, une portion de poulet aux olives et citron, qui ressemble à un confit, et une pastilla au pigeon. Notre pastilla est une tourte composée de fines couches de pâte feuilletée, elle est garnie de viande de pigeon et d’amandes pilées, délicieux ! Pour finir, on nous apporte des tranches d’orange surmontées de tronçons de bananes saupoudrées de cannelle. Quel repas ! On paie 400 dhs.
Et les visites reprennent. On passe chez l’herboriste, marchand d’épices. Il nous fait une démonstration dans le but de vendre. Voici l’huile d’Argan, le musc, l’ambre, et les épices.
On passe dans un autre quartier présentant de la nourriture, la foule est dense car tout le monde s’approvisionne en prévision du week-end. Les abeilles tournent autour des stands de nougat, ânes et mules (qui ne sont pas ferrés mais caoutchoutés, c'est-à-dire qu’ils ont des morceaux de pneus sous les sabots), passent chargés de gros ballots, dans les rues étroites.
Il est déjà plus de 16h, on sort de la Médina, on prend un taxi qui nous emmène dans le quartier des potiers. Là on ne peut qu’admirer le travail de ces professionnels : celui qui tourne les objets (plats, coupelles, vases naissent sous ses doigts de la masse d’argile grise), celui qui trace les motifs sur les plats, puis celui qui les peint. Ensuite viennent ceux qui confectionnent les zelliges : celui qui découpe les carreaux de faïence avec un marteau, celui qui les biseaute, l’autre qui les assemble (face vers le bas) avant de les fixer avec du ciment. .
Cela constitue notre dernière visite. Nous retraversons les quartiers modernes aux rues très animées, deuxième zone commerciale qui semble aussi bien achalandée que la Médina mais en plus moderne. Notre guide nous dépose au camping, nous lui réglons sa prestation et le transport. Ce fut vraiment intéressant. Par petites touches, lors de nos rencontres, on se fait une idée plus précise de ce pays et de ses habitants. On a promis à Mohammed de communiquer ses coordonnées. Si quelqu’un passe par Fez et veut un guide attentif aux désirs de ses clients, cultivé, agréable,  voici son numéro de téléphone : 00212 661483129. C’est le responsable du camping international qui s’est chargé d’organiser cette visite, et il était très heureux ce soir que nous soyons enchantés.
Jeudi 24 mars : La Medina de Fes  
Ce matin, comme convenu, le guide vient nous chercher au camping. Il s’agit de Mohammed Haj (Haj voulant dire qu’il a fait le pèlerinage à La Mecque). Durant cette journée, nous allons apprendre énormément de choses sur les us et coutumes de ce pays. Nous allons d’abord, près du Borj (fortin) Sud, dans la mosquée de plein air qui surplombe le cimetière et la Medina. 
Donc, devant nous s’étend la Médina, elle couvre une superficie de 288 ha, c’est impressionnant. Nous redescendons, suivons les remparts qui ont été restaurés, comme beaucoup de choses ici, en partie par des fonds provenant de l’UNESCO et nous arrêtons à la porte Bab Ftouh.
 











Troupeau de moutons sous la neige
Voici les oliviers, fini la neige!
Plateau enneigé près du massif du Kandar
Col Tizi Abekhnanes sous la neige
Mercredi 23 mars : Midelt-Fes  240 kms
Ce matin, un petit rayon de soleil perce les nuages, donnant de belles couleurs à la chaîne de montagne enneigée. Le froid (4°) transperce les vêtements. Dans les rues, l’animation est nulle, beaucoup de boutiques restent fermées.
On fait le plein de gasoil, et prenons la direction de Fes. On évite la route de Azrou, qui est plus au cœur du massif, et on prend la direction de Boulemane et Sefrou. Pendant plus de 80 kms, on longe le grand plateau, ne croisant que des troupeaux de moutons avec des bergers frigorifiés. Puis la route bifurque en direction de Boulemane et les montagnes. On peut passer, les « barrières de neige » sont relevées. On s’élève dans la montagne, les sols sont de plus en plus blancs, le paysage a des airs de Jura. On voit quelques maisons isolées, l’air misérable,  certains signes montrent qu’elles sont habitées, cependant, aucune fumée ne monte dans l’air. On traverse Boulemane, puis la route sinue dans des gorges. La végétation devient plus arborée, on se croirait maintenant sur le Mont Ventoux (roches calcaire, arbres torturés par le vent. Puis la neige s’estompe, les cultures réapparaissent. Les maigres fermes sont équipées de panneaux solaires, drôle de contraste, cette technologie très moderne et ses bâtiments en piteux état.
La descente sur Fès est belle, on rencontre d’abord des arbres fruitiers, puis des oliviers, l’herbe est grasse et bien verte. Guidés par le GPS, on se dirige vers le Diamant vert, où l’accueil assez froid et guindé ne nous plait pas. On reprend la route pour aller au camping international, où l’accueil est sympathique. Le lieu est agréable : eucalyptus, emplacements bien organisés, en rond autour de sanitaires. Malheureusement, ceux-ci sont « déglingués », lavabos cassés, portes qui coincent, robinets qui fuient. Cela ne fait rien, il y a de l’eau chaude. Demain, en taxi on va visiter Fès.
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vers le soleil