Parcours réalisé et Maroc pratique
Plateau de l'Arid
Rallye des Gazelles, un Isuzu savoyard
Une gandoura pour se protéger du vent
Le rallye de Gazelles en liaison
Le lac Hassan Addakhil
Le Djebel Ayachi enneigé
Au loin l'Atlas
Lichens ou succulentes?
La  neige est encore là
Après Rachidia, le lac du barrage Hassan Addakkil nous éblouit par sa couleur vert émeraude. Puis nous roulons entre des parois aux couleurs orangées ou rouges, ce qui rend le paysage plus gai que le gris des autres jours. On commence à croiser des voitures du « rallye Aïcha des gazelles », on trouve qu’il y a vraiment beaucoup de participants. Les gorges du Ziz sont vraiment sèches, l’oued coule finement et son eau est sableuse à cause des orages.
Puis on commence la montagne, le ciel est sombre, les arbres torturés par le vent, des plaques de neige bordent la route. Quelques flocons tombent. Des nomades sont au bord de la route, près d’un maigre feu, emmitouflés dans ce qu’ils ont trouvé.
La descente s’amorce, le ciel se dégage le temps de voir la plaine en contrebas, herbe jaunie, quelques taches vertes.
Enfin voici Midelt, la chaine de montagne enneigée qui se dresse à proximité nous rend perplexes : on ne s’attendait pas à ça, au Maroc, fin mars. On s’arrête dans cette ville, située à 1500m d’altitude, il ne fait vraiment pas chaud. Au camping, de nombreux camping-cars attendent que la vague hivernale cesse pour reprendre la route. Pour nous, ce sera demain, Inch Allah.
Mardi 22 mars : Alfni-Midelt    320 kms
Aujourd’hui, nous avons commencé la remontée du Maroc.
Ce matin, beau soleil et temps calme, par contre, il ne fait pas chaud, 7° à 7h.
Nous prenons la route secondaire qui rejoint Alfni à Tinejad, elle sinue entre les montagnes, passe un petit col puis redescend dans une autre vallée. En face de nous se dresse l’Atlas, au premier plan, muraille rocheuse de couleur rosée, puis en arrière plan des sommets enneigés.
Vient ensuite la ville de Tinejad. Il semble me souvenir que c’est dans cette région que l’on avait acheté, il y a 3 ans, les sandales Berbère de Jean-Noël, on aimerait en retrouver, alors la recherche commence. On interroge un premier marchand de légumes, il y a bien un fabricant de chaussures à côté de chez lui, mais il ne sait pas si il va venir travailler aujourd’hui. On attend un moment, mais rien ne bouge. Un peu plus loin, Jean-Noël part avec un homme, traverse de nombreuses rues avant d’arriver chez un fabricant qui n’a pas le modèle demandé. On recommence la recherche dans la ville suivante, Goulmina. Là, il y a bien des fabricants de savates, mais celles-ci sont poilues ! Et oui, ils prennent la peau d’une chèvre à poils longs, n’enlèvent pas les poils et taillent dedans pour faire les lanières. Inutile de dire que ce n’est pas à notre goût ! Notre recherche reste infructueuse, et nous reprenons la route.
Ce sera direction Er Rachidia, car avec la neige, on ne veut pas s’engager en direction d’Amelgo, dans les petites routes de montagne. On traverse un grand plateau, toujours caillouteux. Là apparait une végétation inconnue, certains cailloux (de la taille d’un melon) sont recouverts de petites herbes (ou lichens), on dirait des petits coussins.
L'oued Drâa a deux visages !
L'oued Drâa vers Mhamid, 200kms plus au sud, à sec!
Le vent de sable masque l'horizon
Visibilité réduite, ce n'est pas du brouillard mais du sable
La  tempête arrive!
Le ciel se charge
L'oued Drâa au début de la vallée,de l'eau en abondance!
On commande le repas pour 19h. Pour 100 dhs chacun, on mange plus que de raison : salade composée, frites, brochettes, légumes à Tajine, semoule de couscous, et petites pâtisseries, le tout servi au moins pour 4 personnes. A 18h, le soleil revient, mais la température a fortement baissé, il fait 12°, on a perdu 20° depuis M’hamid.
On tourne en direction de Nknob, prenant une route qui va d’Ouest en Est le long du Djbel Sarho. On roule entre deux chaines montagneuses, dans une large vallée, au loin les nuages s’amoncellent. A midi, on s’arrête au milieu d’un champ de cailloux, inutile de faire attention aux espèces rares, rien ne pousse !
Juste quand on reprend la route, le vent forcit, soulevant des tourbillons de sable. Au loin le paysage est assombri, nuages et sable. Dans les villages traversés, les habitants sont emmitouflés, ne gardant qu’une fente au niveau des yeux. On passe Nkob, Tazarine, on approche d’Alfni, les gouttes commencent à tomber, le ciel est noir, les palmiers couchés par le vent. Ouh la ! Avec ce temps, on ne va pas prendre la petite route qui traverse le relief. A peine s’est-on fait la réflexion qu’il faudrait s’arrêter, qu’apparait l’hôtel Meteorite, dont les panneaux annoncent qu’il fait camping. On s’engouffre entre les murs de cet établissement. On va y passer la nuit,  abrités derrière ses murs en terre. Les sanitaires du camping semblent un peu délaissés, mais c’est surtout un hôtel chic qui reçoit régulièrement des groupes, piscine, allées fleuries, décor très pensé mettant en avant les fossiles et pierres trouvés dans cette région.
Lundi 21 mars : Agdz-Alfni
On part à 11h, après avoir mis à jour le site, débarrassé la cellule et le 4X4 du sable, fait le plein d’eau (ces jours-ci ce n’était pas possible car les campings étaient alimentés par des puits qui pompent dans la nappe phréatique et dont l’eau est « salée ») et enfin les courses au village.
On longe le Draa où coule une belle eau aux reflets verts, la palmeraie est rutilante ce matin, avec l’eau qui coule en abondance. On pense alors aux habitants de M’hamid qui ne peuvent plus cultiver car l’eau du Draa n’arrive pas jusqu’à eux et l’eau de leurs puits est salée.
Palmeraie au bord de l'oued
Le Djebel Sarho
Entrée dans Foum Zguid
Production locale
Piste en arrivant à Foum Zguid
Fossiles en très grand nombre
La fin du lac Iriki approche
A la recherche des fossiles
Lac Iriki, au fond, le bistrot
Lac Iriki, ce n'est pas de l'eau mais un mirage
Fini la traversée, le massif est là, et à notre gauche!
C’est quand même avec soulagement que nous trouvons une route dans un excellent état lorsque nous prenons la direction de Agdz. Cela roule bien, pas de circulation en ce dimanche. On passe la mine (cuivre ou….) qui s’est agrandie depuis 2013, puis vient une vallée suspendue, magnifique. Le Djbel Sarho nous apparait de profil, les sommets se détachent parfaitement. On finit la journée au camping « kashba du caïd Ali », heureux d’être à l’abri des palmiers car un grand vent s’est levé.
Foum Zguid est un gros village situé en un passage resserré entre deux montagnes, et où se trouve une grosse caserne. C’est encore une ville du « Sud », alors nous avons droit à un contrôle de police.  On donne une fiche déjà remplie sur laquelle se trouvent toutes nos coordonnées, et on peut repartir. A la station service, comme il est 15h, nous devons réveiller le pompiste qui faisait sa sieste (on a constaté que entre 14h et 16h, tout était au ralenti). Après Foum Zguid, en direction du Nord, la route côtoie un oued, les palmeraies se succèdent, très vertes et bien cultivées, mais plus on prend de la hauteur, plus la route est dégradée, l’oued a tout emporté : le goudron, les ponts… Souvent, on roule sur une piste et lorsqu’il y a du goudron, il faut faire attention aux trous. Nous traversons ce défilé à la bonne heure, le soleil de fin d’après-midi souligne les reliefs.
Aux premières pierres rencontrées, on s’arrête et en effet, les pierres et dalles sont truffées de fossiles tous de la même forme (je ne connais pas leur nom). Jean-Noël essaie de trouver des petits cailloux pour en ramener un, mais c’est difficile, il sont tous gros. Puis on continue, le désert est un peu moins désertique, quelques herbes sèches apparaissent. Le sable laisse place au Reg, désert de cailloux noirs dessus. Dessous, ils sont ocres, ou blancs ou rouges. On s’approche du relief, la piste monte et descend, des acacias font des taches vertes. De temps en temps un berger garde un troupeau de chèvres, le passage s’étant rétrécit, la piste est plus fréquentée, et donc présente plus de tôle ondulée.
Heureusement que le paysage est varié, car cela nous parait long sur cette piste caillouteuse. On retrouve le goudron vers 14h. En tout, depuis Mhamid, nous avons parcouru 150 kms de piste, en 10h.
Dimanche 20 mars : Iriki-Agdz 209 kms
Pas un bruit, le silence absolu, voici comment s’est passée notre nuit.
Au petit matin, nous sommes prêts à repartir. On vise les petits bars qui sont alignés le long de la piste principale, et droit devant sur le sable crouté, on rejoint celle-ci.
La zone du lac Iriki nous parait immense, grande surface plane où des pistes partent dans tous les sens. Au loin, toujours cette impression de voir le lac. Ce n'est pas photographiable.
Abdoul nous a donné deux conseils, regarder le sol lorsque l’on passe le petit relief caillouteux et passer à droite du massif qui barre l’horizon.
Dunes de l'Erg Chegaga
Pistes sableuses
pour rejoindre
l'erg Chegaga
puis le lac Iriki
Avec Abdoul, en route pour le lac Iriki
L'oasis sacrée
Bivouac au bord des dunes
Euphorbes
On se dirige vers une ligne de dunes, que l’on escalade et photographie dans tous les sens, puis on se prépare à passer une belle nuit, loin de tout, entourés de sable. Demain nous continurons seuls les 70 km restant.
On roule plusieurs kilomètres dans le sable, on dépose au milieu de nul part le passager de Abdoul qui vient prendre le relais de son collègue comme gardien de dromadaires, il va rester seul pendant 4 semaines. Enfin, au bout de 80 km de piste en 5 h, nous sommes arrivés, avec devant nous, une étendue d’eau fictive. Avec la chaleur, l’eau semble miroiter : c’est un mirage.
Abdoul nous quitte, étonné que l’on n’ait pas eu plus de problèmes d'ensablement et que notre véhicule roule très bien dans le sable. Nous, nous sommes contents de sa prestation, sans lui on se serait bien posé des questions, on aurait « jardiné » pour trouver une piste correcte, et on aurait été inquiets.
Le parcours se passe sans encombre, les parties caillouteuses sont plus désagréables que le sable, les cailloux ronds touchent, secouent le véhicule qui tressaute sur la piste (on sent la différence d’avec nos anciennes lames de ressort, là c’est beaucoup plus souple). Dans le sable, c’est tout doux, on danse d’une ornière à une autre, mais on ne s’enfonce jamais. On traverse d’abord une zone de tamaris, puis les dunettes apparaissent, petit détour par l’oasis sacré. Là coule une source permanente, encadrée de palmiers. Notre piste se dirige vers l’Erg Chegaga. On croirait qu’il est bordé par une oasis, mais en approchant la verdure  provient d’une ceinture d’Euphorbes toxiques, qui ressemblent à des arbustes. Ces plantes sont magnifiques, en fleurs, mais interdiction d’y toucher. Petit tour sur les dunes de sable orangé.
Samedi 19 mars : Mhamid-lac Irriki  86 kms
Hier, nous nous sommes mis d’accord avec Khalifa et son frère Abdoul, ce dernier va nous guider jusqu’au lac Irriki. Nos GPS indiquent bien des traces, mais nous sommes seuls, les traces sont multiples et les passages sableux nombreux et profonds. On a bien réfléchi : seuls, on ne le fait pas ; repartir sans voir les dunes de Chegaga, c’est dommage. Alors, on a accepté le marché proposé.
Ce matin on plie le camp soigneusement, Jean-Noël dégonfle les pneus à 1,5kgs. Et nous voilà partis. Abdoul a été prévoyant, dans son pick-up il a chargé au moins 6 plaques de désensablage. Il est aux petits soins pour nous, nous indiquant quand on va entrer dans le sable.
Renault Cabriolet 4L
Collection Touareg
A l'abri de vent de sable
Caravane de dromadaires, transportant le campement des  touristes
Lorsqu’on revient au camping, le vent s’est levé, le sable tourbillonne. En peu de temps, la cellule en a plein de partout ! Grrrr…. Mais Khalifa, le propriétaire du camping, nous propose de changer d’emplacement, ainsi nous sommes à l’abri du vent et pouvons disposer d’une maisonnette aménagée avec des tapis, où nous restons à l’ombre.
Le soir nous nous rendons encore une fois au festival. A 20h, le village est très animé, toutes les boutiques sont ouvertes, les femmes déambulent ou sont assises dehors, enveloppées dans leurs grands voiles. Les enfants courent et jouent, les jeunes gens passent en mobylette, souvent la tête enturbannée, les hommes marchent  à grands pas dans leurs djellabas.
Ce soir, il doit y avoir des groupes musicaux. Le podium, les éclairages et la sono sont au top. La scène est gardée par toute une compagnie de forces auxiliaires, qui scrutent la foule. Seul hic, le groupe sur scène n’est pas accrocheur, et cela dure, dure, alors on abandonne, surtout que demain on se lève tôt.
Vendredi 18 mars : Mhamid
Journée repos au camping. Le matin, je fais un peu de ménage, Jean- Noël met à jour le site, on admire les minis caravanes de dromadaires qui passent (en général, elles vont chercher des touristes). Les vaisseaux du désert  sont bien chargés. Puis en fin de matinée, on va faire un tour au festival. La logistique est bonne : beaux chapiteaux, barrières…. Mais les nomades n’ont pas suivi. En fait, à première vue, il n’y a aucun nomade local dans le village. On voit seulement des vendeurs de produits locaux (miel, sirop de dattes, henné…), ou des marchands de tissu colorés. Et puis le village se vide, c’est l’heure de la prière. A l’entrée de la mosquée, les babouches attendent leurs propriétaires.
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vers le soleil