Parcours réalisé et Maroc pratique
Quelle est donc cette fleur?
Transport local
Lisez la pancarte, la langue francaise à la sauce locale!
Palmeraie le long du Draa
Le souk de Agdz, production locale
Le souk de Agdz
En route pour Zagora
Et voilà la dernière ligne droite, les pancartes nous préviennent, on entre dans le désert, les dunes se mélangent aux palmiers. Le village de Mhamid semble oublié, au bout du monde, peu animé. On y trouve des marchands vendant essence ou gasoil dans des bouteilles d’eau de 5l, car la plus proche station est à 30kms, quelques « alimentation générale », mini boutiques où l’on trouve un peu de tout, quelques boutiques de tissus colorés, et puis c’est à peu près tout. En arrivant, un rabatteur veut nous envoyer dans un grand camping, mais nous on se dirige au bout du village à « la boussole ». C’est un petit campement sur une hauteur. On y trouve une place, face au désert, dos à la ville. On a l’impression d’être au bivouac, sauf que notre véhicule est surveillé.
On est venu jusqu’ici pour le festival des nomades, qui se tient cette fin de semaine. Aujourd’hui, en soirée, on a commencé par la projection d’un film sur le voyage des nomades du sel, il présentait vraiment le trajet et vu de l’intérieur. Comme cela se passait en plein air, les gamins du village se sont agglutinés derrière des barrières pour le voir, faisant un raffut terrible. Nous avons pu échanger avec la réalisatrice qui a passé 4 mois dans le désert avec  ces nomades du sel sur une distance de 4000 km en marchant 16 h par jour lors de la traversée du désert du Ténéré avec une température de 50°. Le film se  nomme:  "Caravan to the futur"
On remarque quand même, un flot de personnes, qui vont dans le même sens que nous. En effet, à la sortie de la ville, un peu à l’écart, se tient le souk hebdomadaire. Il est très grand : menuisiers, vendeurs de matériel d’occasion, marché aux moutons, viande, fruits et légumes. On passe un bon moment à l’arpenter, à aucun moment on ne nous sollicite, chacun vaque à ses occupations. Des camions sont chargés, les uns débordants d’oignons, les autres d’oranges ou mandarines.
Et l’on continue, les villages en terre apparaissent, très peu ont gardé leur beauté ; jusqu’à Zagora, l’habitat moderne prend le dessus. Même la route se transforme, la montagne est rognée, les lacets effacés.
Après Zagora, changement d’ambiance, le sable apparait un peu, les villages sont presque intacts, comme s’ils n’étaient pas touchés par le temps, la palmeraie s’éloigne, on escalade des barres rocheuses, passant d’une plaine à l’autre. La route devient un ruban étroit, on sort du goudron pour croiser d’autres véhicules.
Jeudi 17 mars : Ouarzazate-Mahmid   256 km
Ce matin nous sommes réveillés très tôt, à l’heure de la prière !
Donc, avant 8h nous sommes sur la route. Hier, j’avais trouvé l’entrée de Ouarzazate très moderne, la sortie de l’agglomération est dégoutante, sur des dizaines de kilomètres les ordures sont éparpillées !
Puis jusqu’à Agdz, le regard n’a rien pour s’accrocher, pierres, herbe sèche. Mais à l’approche de cette ville, le paysage devient plus varié, on surplombe une plaine, le Djebel Sarho se découpe à l’horizon, et les premiers palmiers apparaissent. A partir de là, plus ou moins proche de la route, on suivra le ruban de palmiers, jusqu’à Mahmid, c’est la vallée du Draa qui s’étire sur 200 kms.
Donc nous traversons Agdz, la ville est devenue tellement moderne que l’on ne reconnait rien, on la traverse, comme toutes les autres agglomérations, ne remarquant que les taxis bien garés, ici fini les vieilles Mercédès, elles sont envoyées à la casse et remplacées par des Dacia Loggi.
Habitat en terre, toits plats, cultures en terrasse
Cultures de plaine
Village récent, fini la terre, maintenant le béton
Village accroché à la montagne
Transport en mezzanine
Haut-Atlas enneigé
Plage de Sidi Kaouki
Des villages aux toits plats et murs en terre sont accrochés aux pentes. Le long de la route, de multiples vendeurs de minéraux s’agitent, n’hésitant pas à s’avancer devant le véhicule. On trouve que l’on voit beaucoup de bétaillères transportant des vaches. Elles y sont serrées comme sardines en boite. Les plus chanceuses sont celles qui voyagent en « mezzanine », nez au vent. Les derniers kilomètres avant le col sont en travaux : la route est élargie, les virages effacés. Le chantier est phénoménale et les moyens importants, camions, pelles mécaniques, niveleuses, de nombreux engins interviennent, et la circulation, camions et voitures, se glisse entre les machines.  Les sommets sont enneigés, par contre, les marchands de poterie du bord de route ont les rideaux fermés. Puis c’est la descente sur Ouarzazate, les arbres disparaissent, la couleur sable reprend le dessus. Les montagnes prennent des formes de colorado. Puis voici la ville, moderne, dynamique. Nous la traversons sans encombre, et nous arrêtons à Tagmit, au camping de la Palmeraie. Celui-ci est vraiment très (trop) petit, mais les douches y sont excellentes. Autre petit problème, il n’est pas loin de la mosquée, et on a l’impression que l’Imam chante dans notre cellule.
Mercredi 16 mars : Marrakech- Ouerzazate   189 km
Ce matin, Damien nous fait visiter sa villa en construction, un style moderne, épuré, magnifique. Moi ce qui me plait par-dessus tout, c’est la vue traversante : lorsque l’on est devant l’entrée, le regard traverse la maison, survole la piscine, et se pose sur la chaîne du Haut-Atlas, qui aujourd’hui est enneigée : extraordinaire !
Et nous reprenons la route. D’abord bien poussiéreuse avec des traversées de villages agitées. Puis les montagnes se dressent devant nous, avec de magnifiques teintes rouge-sang. On commence la montée en direction du Tizn.-N-tchika La circulation est dense, et les chauffeurs imprudents, on pestera un grand moment contre un camion roulant à vide, qui après nous avoir talonné, a doublé dans un virage.
Pas toutes jeunes ces 404 mais toujours en état de marche!
Mardi 15 mars :  Essaouira Sidi Kaouki - Marrackech  217 km
Ce matin, nous prenons la route pour Marackech où nous avons rendez-vous avec  Damien, membre du Forum la Tortue de Félix qui réside au Maroc.  Cette route monotone est toujours aussi inintéressante mais pour nous c'est seulement de la liaison.
Vers 15h, nous traversons Marrackech d'Ouest en Est. Les avenues et le cadre sont modernes, mais la circulation est restée anarchique, mobylettes dans tous les sens, voitures garées en deuxième ou troisième position, changement de file intempestifs. Après cette épreuve  qui a duré une bonne heure, nous arrivons à la villa de Damien où nous pouvons nous délasser près de la piscine. La soirée a été très agréable, passée à discuter 4x4, Maroc, et bien d'autres sujets. Nous dormons sur place.
Visite de la médina d'Essaouira
Visite du port d'Essaouira
Sculptures avec des matériaux de récupération
Lundi 14 mars :  Essaouira  84 km
Aujourd'hui nous étions avec nos amis Evelyne et Gilbert à Essaouira. Au programme, visite du port,de la Médina et un couscous chez Blabla. En fin de journée, nous avons visité leur maison en construction, maison de style marocain aux magnifiques murs en pierre.
Tombeau bien isolé le long de l'oued!
Vente de poteries
Potier au travail, ici les poteries sont cuites en faisant brûler des pneus!
Dans l'allée des bouchers
Fraises 
Dattes
Ici nous achéterons une épaule d'agneau
Vente de blé et d'orgel
Ici nous achéterons des épices
Ici nous achéterons des pâtes en vrac
Le marché aux fruits et légumes de Takerkoust
Ayant programmé le trajet le plus court sur le GPS, nous rejoignons la N8 en passant par une petite route qui suit un oued. Trajet encore une fois inhabituel, on y voit des carrières, des fabricants de parpaings (ils ont du travail vu le nombre de maisons qui se construisent), des potiers qui font de grands plateaux plats (3 belles poteries avec toutes le même produit mis à sécher). Les oliviers poussent bien, et l’air est saturé de l’odeur du noyau d’olive qui brûle).
Le trajet sur la nationale est moins agréable, plaine sèche, grosses bourgades, peur des contrôles radar. Avec étonnement après tous ces jours passés dans une ambiance sèche, 50 kilomètres avant Essaouira, on retrouve des prairies vertes.
On choisit, pour finir la journée le camping de Sidi Kaouki. On n’est pas déçus, il est mignon, très propre et bien situé à quelques pas de la plage.
Dans un angle, notre guide improvisé (celui qui espère nous vendre les bracelets et nous sert d’intermédiaire quand on demande les prix), nous fait passer dans le souk au poisson, on se laisse tenter et achetons un kilo de quelque chose qui ressemble à de petites daurades, on paie 17 dirhams (divisez par 10 pour avoir le prix en euros), tout nettoyé. Enfin détour dans le souk de la viande, âmes sensibles passez au large, voici le marchand de poulets qui en prend de bien vivants, les égorge, les plume et les vend. Ensuite ce sont les marchands de viande, difficile de se tromper car à côté des carcasses sont posées les têtes. On achète un morceau d’agneau. On n’en veut qu’un kilo, quelle drôle d’idée ! mais en quelques coups de couperet, nous avons quelque chose qui prend de l’épaule et des côtes, pour 70 dirhams.
Le tour est terminé, on achète encore des fraises à 10 dirhams le kilo et des dattes au même prix, un petit passage dans une boutique pour trouver du pain et du café. On regagne le véhicule, et notre vendeur insiste pour que l’on achète quelque chose. Il a été tellement agréable, qu’on craque pour 2 bracelets. Alors cela met en route un mécanisme, d’autres vendeurs de petits objets apparaissent, celui qui vend des djellabas décorées à la main, celui qui vend des géodes « trouvées loin dans la montagne ». On est vraiment de très bonne humeur ce matin, et on fait plaisir à tout le monde. On saute dans le véhicule et partons avant que d’autres arrivent !
Dimanche 13 mars : du barrage Lalla Takerkoust à Essaouira   210 km
Cet endroit était très bien pour bivouaquer. Ce matin nous partons en direction d’Essaouira où nous avons rendez-vous demain.
En passant dans le village de Takerkoust, nous voyons de magnifiques fraises. Vite, nous nous arrêtons, pour en acheter. A peine avons-nous fait quelques pas, qu’un jeune homme nous aborde, nous indiquant une impasse qui mène au marché berbère. Ah, et puis, serions nous intéressés par des bracelets en argent Berbère, pas chers ? Non, nous ce que nous voulons, c’est à manger. Nous nous engageons entre les étals de ce marché qui ne voit pas souvent des touristes. Là, ce sont des poulets vivants attachés au sol, des tas de céréales (blé, orge, seigle), plus loin les marchands de petites choses (un paquet de mouchoirs en papiers, un robinet de gaz, du dentifrice…), ensuite on trouve l’épicier avec ses grands sacs de pâtes en vrac, ses épices (on lui achète des coudes rayés et des tortellinis, du « safran », du cumin, et puis une autre épice « pour le tajine »), tout de suite après voici les marchands de fruits et légumes courants, marchandise posé au sol sur des couvertures : pois, oignons, tomates, carottes, herbes, oranges, pommes, bananes.
Bivouac au bord du lac Lala Takerkoust
Potier au travail
Le Toubkal
Au fond, chaîne du Toubkal
Utilisation des plis géologiques
Chênes verts  dans la neige
Village à flanc montagne
Kasba, aujourd'hui restaurant
Sommets du haut Atlas
Le col Tizi-N-Test 2100m
Encore de la neige
Corvée de bois
Petite pause
Vue en montant au col Tizi-N-Test
Chèvres dans les arganiers
La route montant au col Tiz-N-Test 2100m
Femmes à la recherche de bois
Toujours des arganiers
On décide de changer de direction. Dans le guide vert, je lis que le barrage Lalla Takerkoust sert de lieu récréatif pour les habitants de Marrakech, ils vont pique-niquer sur ses berges, donc avec un peu de chance on trouvera un lieu de bivouac. Ce nouvel itinéraire (Asni-Moulay Brahim) nous fait passer sur un plateau, où l’on se sent bien, paysage aéré, villages harmonieux, aux habitations regroupées, pas une ne dépassant les autres, cultures verdoyantes, troupeaux paissant, et en toile de fond la chaîne du Toubkal enneigée. Puis on arrive au bord de ce plateau, on domine une large vallée où poussent des orangers, oliviers, quadrillée de nombreuses pistes, et au loin le lac de barrage. On redescend, roulons quelques kilomètres, croisons des quads ( !), trouvons une piste sur la gauche qui nous conduit au lac. Là, on trouve un petit endroit, sous les pins et eucalyptus, avec vue sur l’eau. Près de nous, quelques villageois pêchent jusqu’à la tombée de la nuit, puis ils s’en vont, nous laissant seuls.
La chaîne du Toubkal se dresse à l’Est, ses sommets enneigés dominent le paysage.
Pour se garer, le temps du repas, il est difficile de trouver un coin. En effet, dans la plupart des cas, les habitants se déplacent à pied, au mieux en mobylette. Les transports collectifs les déposent au bord de la route, et ils empruntent des sentiers, donc pour nous il n’y a que les accotements de la route ! Heureusement, le paysage est magnifique.
Quand on atteint Asni, on trouve vraiment beaucoup d’animation, un grand marché se tient dans cette ville et les véhicules en repartent chargés à bloc.
La descente commence, le paysage a  de magnifiques couleurs, sols aux couleurs changeantes : oranger, vert, rouge, végétation très verte. Les lacets sont serrés. Il faut redescendre à 1800m pour retrouver des maisons, en terre, toits plats, souvent l’encadrement des fenêtres est peint en blanc. Dans les vallons abrités, l’herbe nouvelle et le feuillage printanier sur les arbres sont d’un vert presque fluo. 
Plus bas, l’oued Nfiss commence sa course, eaux cristallines, gravier bien blanc. Il creuse son lit, arrose les cultures, donne du sable aux courageux qui viennent le chercher avec des camions qu’ils remplissent à la pelle. Bien que ce soit samedi, de nombreux écoliers se déplacent, les uns à pied, les autres en mini bus.
Samedi 12 mars : de Taroudant au barrage Lalla Takerkoust (Sud de Marrakech)  217 km
Aujourd’hui, nous continuons la remontée Sud-Nord, et partons à l’assaut du Haut-Atlas en empruntant la route du Tizi-N-Test.
Au départ de Taroudant, passés les quelques kilomètres empruntés hier, nous sommes dans une vallée fertile, orangeraies, champs de céréales, serres. Ici, on doit profiter de l’oued Sous pour irriguer. Les villages sont très animés, on a l’impression que tout le monde fait les courses, des camionnettes attendent les clients. Près des lycées sont entassés une multitude de vélos.
Petit à petit, les arganiers envahissent le paysage. On commence la montée, la route est belle et s’élève régulièrement, tout est plus vert que hier. Les villages se nichent au fond des vallées, et l’on voit de nombreuses cultures en terrasses, bien vertes. Vers 1100m d’altitude, les pins remplacent les arganiers, chassés à leur tour par les chênes verts. Jusqu’au col, les vues sur les vallées Sud sont très belles, dégagées. Au col, on bascule sur le versant Nord, et là on trouve sur les pentes de la neige (heureusement, il n’y en a pas sur la route).
Ferme de montagne avec parc à moutons et chévres
Bivouac sur la plage d'Aguilas
Arganiers à perte de vue
Encore quelques Peugeot pick-up
Toujours des arganiers
Village cultivant des amandes
L'âne le fidéle compagnon
Terrasses aujourd'hui désertées
Culture des amandiers
Dans ce village les femmes sont en bleu?
Aires de battage dans la brume
Après Igherm, on prend la direction de Taroudant, espérant quitter la brume qui est revenue, et pensant qu’il est inutile de continuer sur les hauteurs puisque le paysage est masqué. La route n’est pas en très bon état, souvent il y a des nids de poule. On redescend, à 1200m, les arganiers réapparaissent. Mais la brume est de plus en plus épaisse. Quand on arrive dans la plaine, un méchant vent venant de l’ouest souffle, secouant les palmiers, soulevant le sable et la terre. Tout nous semble triste, on n’a qu’une idée, se poser et attendre que cela passe. Le GPS annonce le camping « le jardin » (30°28’40’’N 8°50’38.5’’W), à Taroudant. On y va. Il est petit mais très joli, fleuri, bien organisé, et surtout on y oublie le vent. Cela fera l’affaire pour ce soir (70MAD la nuit). Dès que la nuit est tombée,  le vent s’arrête, une délicieuse odeur de fleur d’oranger se répand dans l’air.
Vendredi 11 mars : De Tafraoute  à Taroudant  175kms
Ce matin, une brume recouvre le paysage, voile tout ce que l’on voit. Petit coup d’œil en repassant à la palmeraie de Tafraoute, elle est remplie de camping-cars qui sont là en camping sauvage.
On prend la direction de Igherm (Nord-Est). La route grimpe à l’assaut des montagnes, on passera la journée à plus de 1700m. Tout est sec, parfois près des villages, des restes de terrasses, mais pas une culture. Dans les villages, les maisons en terre disparaissent. Cailloux, cailloux, cailloux…. Il n’y a que cela à perte de vue !
A l’approche de Igherm, les amandiers apparaissent, la floraison est terminée, donc ils portent quelques feuilles vertes. Pour midi, le soleil est sorti, on trouve une petite plateforme en hauteur, près d’un village. Pour venir là, on a emprunté une route faite en béton. On pense que ce lieu sera très tranquille, et bien non, une dizaine de voitures arrivent, c’est la famille d’une personne décédée au village. Intrigués par notre véhicule, le convoi s’arrête, un dialogue s’instaure, on nous répètera plusieurs fois que l’on peut rester, on est en sécurité ici.
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