La suite du voyage vers l'Espagne
En bleu, le parcours réalisé entre la Mauritanie et Tanger
Photo de droite: nous croisons le rocher de Gibraltar, le Maroc c'est fini!
Dernière photo du Maroc: le Faro de Malabata
Avant 10H, nous arrivons à Tanger Med. A 10h30, nous pouvons échanger notre Voucher contre les billets de bateau, puis nous passons la Police, la Douane et le scanner, le tout dans la foulée, sans attente. Ensuite, c’est l’attente pour l’embarquement sur Baléaria. Il faut plus d’une heure pour charger les camions, puis c’est notre tour. Au lieu de partir à 13h, le navire prend la mer à 14h. Deux heures plus tard, nous arrivons en Espagne. Nous ne chercherons pas à avancer ce soir, nous faisons des courses au supermarché : nous salivons devant les rayons de charcuterie et fromage, seule la taille du frigo nous limite dans nos achats ! Puis nous retrouvons le parking près de l’agence Guterriez, cela fera l’affaire pour ce soir.
Pomone ; Parking, près de l’agence de voyage ; N 36.17942 W5.44128
Mardi 6 novembre : De Tanger à Algeciras ; 53 kms
La nuit fut un peu bruyante car dans ce quartier les automobilistes aux puissantes voitures s’en donnent à cœur joie. Cette agglomération n’a aucun point commun avec le reste du pays, on y a vu des voitures de luxe (Porsche, Jaguar, Lamborghini, Mercedes, BMW…..), des fêtards qui font du bruit toute la nuit, des jeunes drogués. La banlieue étend très loin ses ramifications et les résidences en construction sont nombreuses.
Ce matin, nous prenons la route qui longe la côte, joli ruban de goudron qui suit scrupuleusement les nombreuses collines. Les vues sur le Détroit de Gibraltar sont magnifiques, rayons de soleil et nuages se mêlant pour pimenter l’image. Nous faisons nos derniers achats, pain et surtout recharge de gaz pour notre petite bouteille qui nous sert de chauffage : 10 dirhams les 3kgs !
Tanger, le port de pêche et la ville moderne
Photos de dessous, marchand de tissus des mille et une nuits, splendide!
Promenade dans les ruelles de la Médina de Tanger
Tanger avec sa place du grand Socco et ses différentes portes.
En cette saison, la nuit arrive vite, et comme il est plus de 17h30 lorsque nous rejoignons le véhicule, nous cherchons un coin pour la nuit, au plus proche. Ce sera un point Ioverlander, un parking gardé dans le quartier des plages.
Tanger, Parking, avenue Mohammed VI ; 10 dirhams ; N35.78398 W5.76.273
Enfin, nous ouvrons les cordons de notre bourse, il nous reste des Dirhams à dépenser. De boutique en boutique, nous prenons le temps de marchander, arrivant à faire baisser les prix de 30 à 50%. Avec certains marchands, la conversation s’engage, ils ne sont pas pressés, les clients ne se bousculent pas.
Lundi 5 novembre : de Ouezzane à Tanger ; 177kms
Aujourd’hui, toujours plus au Nord, on part à la découverte de Tanger et sa Médina. Nous n’irons pas jusqu’à la grotte d’Hercule, le temps ne s’y prête pas, mais par contre, nous flânerons plusieurs heures dans la vieille ville. Nous y verrons des ruelles étroites et en pente, de belles bâtisses, des quartiers peints en bleu, des mosquées richement décorées, des palaces délabrés. Du sommet de la kashba, nous dominons le port de pêche (il nous semble que tous les bateaux sont là, le temps est-il encore trop mauvais ?), et surtout, nous apercevons les côtes espagnoles qui nous semblent vraiment proches.
Changement de relief, nous approchons du Rif.
C'est saison de la récolte des olives et du labourage des champs.
Réfection d'un toit en terre et paille.
Fermes aux toits en terre avec de nombreux stocks de paille.
Dernier regard sur Fes, avec la porte Bab Jdid, le fort Borj Sud et les remparts sud de la Médina.
Toute la journée, nous avons vu des paysans s’activer dans les champs : labourage à l’aide d’animaux (ânes, chevaux, vaches… ce qu’ils ont), récolte des olives, épandage du fumier. Sur ce parcours, difficile de trouver un lieu pour s’arrêter loin de tout, la moindre parcelle de terre est exploitée. En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons à Ouezzane, au Motel Rif, bien équipé.
Ouezzane, Motel Rif, 100dirhams la nuit ; N34.77246 W5.54509
Tout de suite l’ambiance change : oliviers, champs labourés, petits ânes, fermes aux toits recouverts de terre. Ce sera ainsi toute la journée. La vie semble calme, les gens font de grands gestes amicaux. Bon, le chauffeur doit être attentif car à de nombreux endroits la route est déformée. Le soleil brille et met en valeur ces paysages vallonnés.
Après le passage de l’Oued Ouerrha (sur un pont, heureusement car les eaux sont gonflées), la route devient la R408. On approche du massif du Rif, les maisons sont couvertes de toits en tôle et ont des auvents devant les habitations, signes qui montrent qu’il doit pleuvoir assez souvent… et donc le paysage est bien vert.
Dimanche 4 novembre : de Fes à Ouezzane ; 143kms
Aujourd’hui nous avons parcouru un itinéraire qui nous a bien plu : une petite route qui serpente de colline en colline, traversant une campagne complètement cultivée avec des méthodes traditionnelles.
Dès la sortie de Fès, nous prenons la R501. Nous contournons la ville par des quartiers pas du tout touristiques, là sont établis les vendeurs de bois et les laveurs de laine de mouton. Une dernière vue plongeante sur la ville, puis nous basculons sur un autre versant.
Photo de dessous, détails des ornements de la mosquée
A gauche, magasin de passementerie
Photo de dessus, Mosquée Al Qatraouiyine
Mosquée-mausolée Zaouiat Sidi Ahmed Tijani
Photo de dessus,vue générale du quartier des tanneurs. Photos de dessous, passage aux bains de fiente de pigeons et nettoyage
Porte monumentale du palais royal, quartier de Fes-Jdid
Nous changeons de quartier, montons sur la colline pour voir, de la mosquée en plein-air, l’ensemble de la Médina. Ensuite, nous entrons dans cette vieille ville. D’abord, direction les tanneurs. D’une terrasse on peut voir les différentes étapes du tannage ; ici les peaux sont traitées par des processus naturels (chaux, fiente de pigeon, colorants végétaux), à la main. Le travail nous semble éprouvant (odeur, macération…).
Ce quartier n’est pas seulement commerçant, les gens vivent dans les étages, c’est pour cela que des gosses jouent dans les passages, les femmes portent leur pain au four pour qu’il soit cuit. L’ensemble est étonnant : se côtoient l’opulence des magasins et la vétusté apparente des murs (nombreux sont les étais évitant que le mur s’écroule). La pause du repas de midi nous donne l’occasion de franchir une de ces portes d’habitation. Là, on retrouve une maison sur 2 ou 3 niveaux, comprenant des pièces de réception et des chambres, organisées autour d’un patio faisant office de puits de lumière. D’après notre guide, l’extérieur doit être neutre, pour ne pas montrer une différence.
A 16h30, nous rejoignons le camping, nous félicitant d’avoir utilisé les services de ce guide car nous sommes passés dans des lieux où nous n’aurions pas osé nous aventurer et il nous a appris énormément de choses sur les quartiers traversés et le mode de vie de leurs habitants.
Fes ; camping International, 110dirhams la nuit
Guide Mohammed +212661 483129 (par WhatsApp)
Au cours de notre visite, nous allons voir (du palier de la porte seulement), plusieurs mosquées aux portes richement décorées, sculptées ; chacune ayant une histoire. Nous admirons aussi des portes d’habitations portant les symboles porte-bonheur (main de Fatima pour les musulmans). Nous nous faufilons dans la foule, à travers des ruelles parfois moins larges que Jean-Noël. D’une rue à l’autre tout change : ici ce sont les tisserands (qui utilisent la fibre d’agave comme de la soie), là les passementiers avec leurs fils d’or, les marchands de caftans (ceux pour femmes étant finement brodés). D’un seul coup, nous traversons le « marché » : petites échoppes de 1,50mx1,50m qui regorgent de nourriture (pain, viande, œufs, légumes, lait caillé). Les marchands s’installent aussi dans la rue, gênant un peu plus le passage. On est bousculé et souvent il faut se garer car passent les livreurs : carrioles à bras ou mules lourdement chargées.
Vendredi 2 et samedi 3 novembre : Fes ; 0kms
Ce vendredi : rien. Pas question de visiter la Médina : le vendredi la plupart des échoppes sont fermées. Nous restons au camping, faisons un tour dans le quartier et profitons de la tranquillité (on est seuls dans ce camping).
Donc, aujourd’hui samedi, nous visitons le quartier de la Médina. Nous avons fait appel (par whatsapp) à Mohammed, le guide que nous avions eu il y a 2 ans. Comme prévu, il vient nous chercher à 10h et le tour commence. Première étape, le palais royal. Nous nous contentons d’admirer les magnifiques portes qui ferment l’enceinte, concentré de savoir-faire : zelliges finement travaillés (mosaïques faites avec des morceaux de carreaux vernissés), portes habillées de métal habilement martelé. Tout proche, se trouve l’ancien quartier juif, le Mellah. Dans cette partie, on peut voir quelques maisons avec balcons de bois.
Ci-dessus, la mosquée des Andalous à Taza
Dans les ruelles de la Médina de Taza
Ci-dessous, les remparts de la vieille ville de Taza
Ci-dessous, boites de dragées pour le mariage
Une des nombreuses portes dans la Médina de Taza
Ci-contre, les vêtements d'hiver pour enfants sont de sortie!
Ci-dessous, tenue de cérémonie.
Vers 16h, nous arrivons à Fes et nous dirigeons vers le camping International. Nous sommes déçus, car contrairement à ce qui est écrit dans le guide des campings, il est toujours mal entretenu. Il est vrai que le temps pluvieux n’arrange rien !
Fes camping International, 110dirhams la nuit (eh oui !)
Nous parcourons un peu les ruelles de la médina : petites allées étroites, anciennes portes sculptées, voutes colorées. Nous aimerions en voir plus, malheureusement la pluie se remet à tomber, le vent redouble de vigueur, et il nous faut nous abriter. En passant près de la mosquée des Andalous, les haut-parleurs se mettent à hurler : c’est l’heure de la prière, attention aux tympans !
Avant de quitter le parking, nous voici contrôlés par la Police, c'est vrai qu'ici les touristes viennent rarement. Ces fonctionnaires sont heureux car on leur fournit une fiche (ah, ces fameuses fiches, elles servent de partout !), ils échangent quelques mots, nous souhaitent un bon séjour et repartent.
Nous quittons cette ville. En apercevant le paysage du massif au Sud de la ville, nous regrettons que la météo ne nous permette pas de profiter de l’environnement montagnard. Peut-être une autre fois… Inch Allah, comme ils disent à longueur de journée. Exemple, « J’attends le bus, il va arriver, Inch Allah »… Je prends cet exemple, car attendre un moyen de transport est vraiment quelque chose qui prend beaucoup de temps aux habitants des campagnes. Tout le long de la route on voit des personnes qui attendent. En ville, quand ils ont trouvé une camionnette, ils attendent qu’elle soit remplie pour démarrer.
Jeudi 1 novembre : de Lamrija à Fes ; 228kms
Suite au très gros orage de la nuit, ce matin, les terres sont gorgées d’eau et les oueds charrient des eaux boueuses. Plus on avance vers l’Ouest, plus les plantations d’oliviers sont nombreuses. C’est une culture importante dans la région, ainsi que les champs de céréales. En fin de matinée, nous arrivons à Taza, nous aimerions découvrir la vieille ville. Elle se trouve sur la colline. De beaux remparts subsistent. On peut se garer à 2 pas de la Médina. Nous parcourons ses allées. On y trouve tout ce qu’il faut pour les fêtes : paniers de dragées pour les mariages, robes de cérémonies, tissus rutilants. Les marchands d’épices présentent leur marchandise en vrac. Les vêtements d’hiver sont en vente : anoraks, burnous…
Au fond de la vallé, la ville de Debdou un jour de pluie.
Ce village en lui-même n’a rien d’extraordinaire, mais il se trouve dans un décor de montagne qui vaut le coup d’œil : petite vallée entourée de rochers rouges, de pins et d’oliviers. Les gens y vivent de manière traditionnelle. Le mercredi est le jour du souk et donc toute la population de la région s’y rend. Nous croisons de nombreuses camionnettes chargées à bloc : sacs, foin, bidons, passagers, et elles ont beaucoup de mal à grimper la côte.
Nous changeons de vallée en empruntant une petite route qui serpente au pied du massif montagneux, et traverse à gué de nombreux oueds. C’est la saison des semailles, une différence avec chez nous, ici, on sème d’abord les grains sur la terre non travaillée et ensuite, cette terre est griffée par des tracteurs. Les fermes sont dispersées et ne semblent pas florissantes. Au loin, barrant l’horizon, voici l’Atlas et ses sommets enneigés (on a bien fait de ne pas remonter par là). Vers 17h, nous rejoignons Lamrija et le camping Benyakoub, bel établissement, avec piscine (pas en cette saison) et massifs fleuris.
Lamrija, camping Benyakoub, 100dirhams la nuit avec électricité ; N34.02325 W3.24811
Mercredi 31 octobre : De Saïdia à Lamrija (sud de Guercif) ; 260kms
Ce matin, sous un ciel gris, nous nous dirigeons vers Berkane. Cette région, arrière-pays de Saïdia, nous fait penser à l’Andalousie avec sa terre rouge sombre et ses orangers. Puis nous traversons le massif des Beni-Snassens. Cette route est certainement magnifique… quand le nuage ne cache pas tout ! On sent que l’hiver arrive, les hommes âgés ont sorti les gros burnous en laine, les enfants sont vêtus d’anoraks, et les vendeurs de gaz sont très nombreux (ici le gaz est subventionné, 40 dirhams la bouteille de 13kgs… et donc il peut être utilisé pour chauffer).
Aux alentours de Taourirt, nous traversons une grande plaine au sol couleur ocre, les plantations d’oliviers sont nombreuses. Le long de la route on trouve des Eucalyptus. Un grand vent s’est levé et a dispersé, pour un court moment les nuages. Nous nous arrêtons, tendons un fil et mettons à sécher le linge qui reste humide depuis plusieurs jours…. Une heure plus tard, il faut tout rentrer, la pluie revient !
Le temps n’étant pas trop mauvais, nous décidons d’aller jusqu’à Debdou.
Certains rochers de la digue sont splendides, un camaïeu de couleur.
Le port de pêche et la ville de Cap de l'Eau
Vente de carburant, en bidons à deux pas de la frontière, sur la photo du bas, on peur voir flotter les drapeaux algériens
Camp de nomade avec la tente Kahaima de faible hauteur pour résister au vent.
A perte de vue, des choux-fleurs de Bou-Amana
On atteint enfin le rivage de la Méditerranée, à Saïda. C’est une station balnéaire des plus banales : constructions de vacances, restaurants de plage, parasols (oui, il en reste quelques-uns malgré le froid). On y trouve une zone RAMSAR, pour protéger les oiseaux migrateurs (mais on n’en voit pas un !). On roule jusqu’au Cap de l’Eau. Là, le port est protégé par une digue constituée de gros rochers, dont certains ont des teintes fantastiques, véritables camaïeux de couleurs. Du sémaphore qui domine ce cap, on a une jolie vue sur les plages, le port de pêche et les îles au large. Par contre, tous les bateaux de pêche sont au port car le grand vent est néfaste pour leur activité. Il se met à pleuvoir, on se console comme on peut : on va manger au restaurant « La Rascasse », établissement qui semble bien connu, nous serons une centaine de clients à midi.
Nous finissons la journée au camping Amazon à Saïda, il a fallu sonner longuement pour que l’on puisse entrer, c’était l’heure de la sieste! Les sanitaires sont impeccables et les douches bouillantes.
Saïda, camping Amazon, 100dirhams la nuit ; N35.08371 W2.21937
Mardi 30 octobre : de Aïn Beni Mathar à Saïda ; 187kms
On continue vers le Nord, sous un ciel plombé : aujourd’hui, le soleil ne sort pas. A l’approche de Oujda, quelques champs sont cultivés, les nomades disparaissent du paysage. Cette ville frontière semble avoir bénéficié de bons équipements, on y trouve des enseignes connues : Marjane, Décathlon, Renault, Mercedes. Au nord de cette agglomération, on se rapproche de plus en plus de la frontière algérienne, jusqu’à n’avoir que le lit de l’Oued entre les deux pays (et un grillage « armé »). Etonnant, dans cet environnement « moderne », le long de la route, des vendeurs de carburant dans des bouteilles en plastique (il parait qu’ils se le procurent en Algérie malgré une frontière fermée ?)
Après 100kms, nous atteignons Bouarfa, La grande ville de la région. Dans une petite échoppe, qui semble faire quincaillerie, on achète une bouteille de gaz et un chauffage radiant afin d’avoir des petits apports de chaleur dans la cellule.
Puis c’est la route vers le Nord : beaucoup de nomades avec leurs troupeaux. Des plantations d’arbustes (pins, eucalyptus) complètent la « ceinture verte » décrétée par le Roi. En remontant, le relief s’aplatit, des plateaux immenses s’étendent jusqu’à l’horizon. Dans ce paysage « vide », on remarque encore plus les habitats de nomades et les ânes qui paissent en liberté.
Dans une longue ligne droite, un camion transportant des moutons (transhumance des troupeaux), nous projette une pierre. Bing ! Gros impact sur le bas du pare-brise, gros comme une pièce de 2€. Heureusement, il ne se casse pas, et JN le consolidera ce soir avec de la résine spéciale pare-brise.
Le vent ne nous a pas quittés de la journée, nous transperçant dès que l’on sortait du véhicule. On trouve un lieu pour la nuit, près d’une source d’eau tiède. Ce lieu semble important pour les gens de la région : près du point d’eau ont été construits WC et salle de prière.
Bivouac près de la source de Ras-El-Aïn; N34.07346 W2.04929
Lundi 29 octobre : de Iche à Aïn Beni Mathar ; 292kms
Hier au soir, à peine couchés, un grand vent tournant s’est levé. Il nous a secoué toute la nuit, et les 2° affichés au thermomètre ont du devenir des moins quelque chose avec ce vent glacial. Si bien que ce matin, le véhicule nous a inquiétés : mis en route, 2 secondes après il s’arrête et ne veut plus repartir. Oh, Oh ! On le pousse pour le mettre nez au soleil, et, miracle, ¼ d’heure plus tard il repart, dans un nuage de fumée… surement un problème de gasoil gelé !
On reprend la route, qui est magnifique au soleil levant. Ce matin, on regarde plus attentivement les camps de nomades, on comprend pourquoi les tentes sont si basses, si profilées : c’est pour résister au vent.
Pause près d'une daya (dépression fermée où les eaux douces stagnent)
Ci-dessous, vue générale de Ich. A la limite du village c'est l'Algérie, defense de s'aventurer!
Gravures rupestres signifiant un message.
Ci-dessous, le village de Ich et les enfants font le spectacle dans la rue en notre compagnie.
Campement de nomades. Ceux-ci vont vont probablement chercher de l'eau avec leur charette.
Ci-dessous, un "chou-fleur de Bou Amana"
Nous finissons l’après-midi dans notre véhicule garé en haut du village, sous un bel orage qui rafraichit considérablement l’atmosphère, il fait 8° à 17h. Et notre chauffage refuse de démarrer !
Ah, une dernière chose, cafouillage aujourd’hui des opérateurs téléphoniques et autres horloges mondiales : depuis seulement vendredi, le Maroc a décidé de ne pas passer à l’heure d’hiver…. Mais les téléphones, eux, n’ont pas enregistré cette information, conclusion, ils s’entêtent à nous afficher l’heure prévue ! Avis, aujourd’hui nous sommes à la même heure qu’en France.
Après cela, nous descendons dans la palmeraie et les jardins. Du fait de l’altitude, les cultures souffrent moins de la chaleur et on y trouve des carottes, navets, courges, pommes de terre. Les grenadiers croulent sous les fruits. Une barrière métallique coupe l’accès à la montagne. Il parait que c’est pour arrêter les sangliers nombreux dans cette région. Un bâtiment récent fait office d’Ecomusée, on y trouve quelques objets anciens…. Espérons que les collections s’enrichissent. A flanc de falaise se trouvent des cavités où sont stockés les produits du jardin : navets, luzerne….
Après une pause thé chez Mohammed, notre guide, nous nous dirigeons vers un rocher couvert de gravures rupestres datées de 3500 ans, mais avant cela notre accompagnateur a dû prévenir l’armée que nous sortions du périmètre du village.
La visite a été agréable, toutes les personnes rencontrées ont eu un sourire, un mot gentil. Ici tout est calme, les habitants n’ont pas de véhicule ! L’agglomération la plus proche (ville et village confondus) est Bouarfa à 100kms de là. Si on veut faire des courses, se faire soigner, aller étudier (après l’école primaire), il faut s’y rendre et il n’y a pas de service de transport régulier ! C’est à la demande lorsque le nombre de personnes est suffisant pour payer le transport (300 dirhams) !
Après les lacs de barrage implantés au milieu de la zone pour faciliter l’irrigation à Figuig, nous préférons suivre la belle piste qui nous rappelle les gravel-road de Namibie. Puis nous voici sur la route, qui serpente entre les montagnes. Les postes de guet sont nombreux, mais on ne nous demandera qu’une fois une fiche.
Enfin voici Iche, petit village d’altitude (1200m) enserré au milieu des montagnes ; toute issue autre que la route est barrée par l’armée. Sur certains sommets aux alentours on voit flotter le drapeau algérien. Dès l’entrée dans le village, nous devons donner une fiche aux militaires, puis un homme nous approche. Il parle très bien le français et nous propose de découvrir les lieux, ce que nous acceptons. Nous voici dans l’ancien ksar, encore partiellement habité, mais en partie détruit par de grandes pluies il y a quelques années. A la suite de cet évènement, le Roi a fait construire un quartier neuf, et les habitants sinistrés y ont été relogés gratuitement. Dans l’ancien ksar, on voit le lavoir, petite pièce traversée par un canal. Là, les femmes peuvent venir laver le linge, mais aussi se baigner après avoir tout fermé.
Dimanche 28 octobre : de Figuig à Ich ;
On nous a dit, « allez à Ich, c’est spécial », donc ce matin, nous empruntons la piste qui relie Figuig à Iche. En règle générale, elle est bonne, il faut simplement faire attention quand elle coupe un oued. Elle sinue entre les montagnes, jamais loin de la frontière algérienne. Plusieurs fois, nous verrons des campements de nomades fixés près d’une petite école (nous apprenons plus tard qu’il y a 25 écoles disséminées dans la région). Les pâturages sont maigres, on y voit surtout des « chou-fleur de Bou Amama » (Anabasis aretoïdes). Qu’est-ce donc ? De loin, on dirait un caillou recouvert de lichen, mais ce n’est pas du tout cela. En fait, c’est un arbuste, dont le tronc et les branches extrêmement rabougris emprisonnent de la terre et du sable. Les feuilles épineuses, à la périphérie, forment une croute plus ou moins sphérique.