La suite du voyage à l'est de Marrakech se passe sur une autre page:
Jeudi 18 octobre : de Essaouira à Marrakech ; 200 kms
Ce matin, le véhicule passe au lavage : il en a bien besoin. On laisse derrière nous le sable mauritanien et la poussière sénégalaise. Puis nous roulons avec comme objectif Marrakech. La route est belle, en bon état et cela roule bien. Nous prenons le rythme, les limitations de vitesse nous gênent moins. Nous verrons au moins 10 policiers armés de radars-jumelles sur ce trajet.
La campagne traversée est une zone de production de céréales, celles-ci sont ramassées, et la bourre ou la paille (on ne sait pas trop), est entassée, formant une sorte de « buron », le tout est recouvert d’argile.
Ensuite viennent les plantations d’oliviers, appartenant à de grands propriétaires.
Dans un village traversé, nous repérons un souk : c’est facile, aujourd’hui les autochtones sont venus au marché avec des ânes attelés à des petites calèches, et le tout est « parké » à l’entrée de la ville. Etant dans une zone ignorée des touristes, les prix sont ridiculement bas, imaginez, on paie le ½ kg de tomates 1,50dirhams (donc 15cts d’euros).
A 16h, nous voici dans la banlieue nord de Marrakech, où nous nous arrêtons au « relais de Marrakech », beau camping fleuri.
Marrakech ; le relais de Marrakech, 100 dirhams la nuit ; N31.70675 W7.99015
Ci dessous,  le quartier sous tente des coiffeurs et des barbiers.
Le parking des ânes!
Au souk de Ida  Ougourd
Taroudant, en haut, les remparts de la ville et en dessous, les remparts de la Kasba et une des portes.
Après, nous changeons de siècle, nous nous dirigeons vers Essaouira et sa médina. Les abords de cette ville sont modernes, avec toutes les activités touristiques possibles. Puis on s’enfile dans les ruelles, qui en cette fin de matinée regorgent d’activités. On y trouve tout ce que l’on veut : les objets en bois de thuya, qui font la réputation de cette ville, puis les tissus colorés, les vêtements « marocains », les épices, les poteries. On y achète l’autre spécialité de la ville : les sardines, avant de rentrer pour les faire griller.
Ce matin, nous allons avec lui au souk de Ida Ougourd. On voit que l’on approche, car nombreux sont les petits ânes chargés qui vont dans cette direction. Ce qui nous étonne le plus, c’est la quantité d’ânes garés, attendant que leurs maîtres prennent la route du retour. Ici, ils sont équipés d’une sorte de selle plate en cuir multicolore.  Puis voici le souk. A l’entrée se trouvent les manèges pour les enfants : les petites voitures aussi cabossées que celles qui roulent sur la route, et à côté la grande roue : imaginez, une sorte de cage ronde, à laquelle sont accrochés 4 paniers remplis de gosses. Dernier détail, les 2 manèges tournent à la main ! Nous voici près des légumes : tout est  posé au sol, sur des tapis : tomates, oignons, citrons, mandarines, courges, pommes de terre, poivrons, et des grenades. Plus loin, voici le bazar, marchands de gadgets, de petits objets qu’on ne trouve nulle part ailleurs, puis sous des tentes, les coiffeurs et barbiers officient à côté des marchands d’outillage agricole : piochons et socs de charrue. Pour la dernière partie, âmes sensibles s’abstenir, c’est le quartier des bouchers, avec les têtes fraichement coupées, les gigots pendus, les tripes en décoration. Voilà, le tour est fini, encore un détail, pratiquement aucune femme sur ce marché, ce sont les hommes qui font les courses et marchandent.
Mardi 16 et mercredi 17 octobre : de Taroudant à Essaouira ;
Lundi matin, arrêt près de la kashba de Taroudant. Garés au pied des remparts, nous rentrons dans la vieille ville par une porte ancienne. Cette partie de la ville n’a pas beaucoup d’intérêt, mais nous avons bien ri car c’est un vrai labyrinthe. Après un dernier tour le long des remparts, pas très hauts mais en bon état, nous reprenons la route.
La route à quatre voies, Taroudant-Agadir, n’est pas intéressante car on y trouve très régulièrement des limitations à 60. Ensuite nous retrouvons l’Océan avec ses surfeurs qui nous font frémir, car ils prennent la vague près des rochers. Viennent ensuite les marchands d’huile d’Argan, les chèvres dans les arbres. Enfin nous arrivons chez Gilbert qui nous accueille avec un bon tajine.
Un grenier fortifié: l'Agadir de Tasguent avec ses 209 "chambres" servant de réserve et de coffre-fort.
On pénètre dans la bâtisse par une porte fortifiée, derrière laquelle se trouve le logement du gardien (une pièce qui réunit natte pour dormir, four pour le pain, seaux et casseroles).  Par des passages couverts, on pénètre dans 3 cours différentes, toutes formant une forteresse dans la forteresse. Là, sur 6 niveaux, on trouve des petites alcôves fermées par une porte en bois et un cadenas, en tout il y en a 209. Pour accéder aux pièces supérieures, il faut faire l’équilibriste sur de grandes lauzes dépassant du mur et formant un escalier. Lorsqu’il pleut, l’eau est canalisée jusqu’à une citerne située dans la première cour. En cas d’attaque, les villageois pouvaient se réfugier dans l’agadir.  (Agadir de Tasguent, N29.91369 W8.74542 , droit d’entrée 30dirhams/pers ; lorsque l’on est arrivé au pied de la bâtisse, le gardien est sorti on ne sait d’où et nous a montré le chemin).
Ensuite, nous avons continué cette route, où nous étions presque seuls au monde. Dans les villages traversés, on n’a vu quasiment que des femmes, des enfants et des vieillards. Malheureusement, en début d’après-midi, des véhicules lourdement chargés remontaient dans les hautes vallées, utilisant toute la largeur de la route et coupant les virages. Dangereux !  Nous avons été soulagés, lorsqu’au loin est apparue la grande plaine dans laquelle se trouve Taroudannt. Cette ville étant située dans une grande plaine sableuse, le moindre souffle de vent soulève des nuages de poussière. Nous avons rapidement rejoint le camping Le Jardin, situé dans une zone verte, il est agréablement fleuri de jasmin et bougainvilliers.
Taroudannt, camping « Le jardin » ; N30.47706 W8.84352, 60 Dirham
Les petits villages reculés ont gardé de multiples aires de battages, et les agadirs sont nombreux. Un agadir, c’est une construction, style château fort de chez nous, avec de grandes murailles et une seule porte. Cela servait à entreposer le grain et aussi des biens précieux, en sécurité. Chaque famille du village possédait une « chambre ». Sur notre parcours du jour se trouvait l’agadir de Tasguent, et bien sur, nous l’avons visité. Cette construction, érigée entre 1620 et 1880, se dresse fièrement au-dessus du village. On y monte par un chemin empierré, après avoir laissé le véhicule sous la garde d’une vieille femme.
Lundi 15 octobre : de Tafraoute à Taroudannt ; 164 kms
La digestion a été un peu difficile, en effet, hier au soir, on a pris le couscous proposé par le patron du camping. A 20h, il nous a apporté le plat : gigantesque, on aurait pu manger à 8 personnes ! On a mangé tant qu’on a pu… et on a stocké le reste pour aujourd’hui.
Ce matin, nous prenons la direction de Taroudant, par une petite route, sinueuse, qui monte et descend sans cesse. En suivant son tracé, on découvre les multiples facettes de cette région : grès roses en falaises autour de Taroudant, terre orangée et roches noires sculptées par l’érosion, cultures en terrasses.
On pénètre dans l'anti-Atlas, vallée entre Icht et  Izerbi avec des palmeraies et des cultures en terrasses.
A droite, notre marchand de babouches.
Un couscous pour 2,  il y en a pour 6!
Ces plateaux sont magnifiques, grands espaces, petits villages aux cultures arrosées grâce aux girouettes. Puis apparaissent des villages aux habitats en terre avec de grands murs percés de petites fenêtres carrés. Certains sont encore préservés. Ici, la culture se faisait en terrasses, on y voit de l’herbe, mais aussi des amandiers (en cette saison, secs). Les flancs de montagnes sont piquetés d’arganiers, donnant une allure de paysage peint par un pointilliste.
Enfin nous atteignons Tafraoute, avec ses gros blocs de rochers arrondis et sa palmeraie. Petit arrêt en ville pour acheter quelques babouches, puis nous rejoignons le camping Granit Rose, où l’accueil est très chaleureux et les installations coquettes.
Tafraoute, camping Granit Rose, N29.71722 W8.98443 ; 70 dirham la nuit avec douche chaude
Dimanche 14 octobre : de Assa à Tafraoute ; 219kms
Ce matin, à la fraiche nous quittons le Grand Sud. En direction de Icht, la route longe des barres rocheuses noires, toutes inclinées vers l’Ouest. Quelques kilomètres à l’ouest de Icht, nous prenons une route qui va partir à l’assaut du massif montagneux. Nous nous engageons dans une vallée. Des palmeraies et des villages occupent le fond de la vallée, nous passons Aït Herbil, Aguerd. Des traces de boue et des palmiers arrachés montrent la violence du courant lorsque l’orage arrive. Heureusement, aujourd’hui il fait beau !
La route a été taillée dans des falaises orangées, formidable travail de génie civil ! Les femmes ont changé de vêture, fini le grand voile « cocon », maintenant ce sont des jupes ornées d’un liseré brillant et de grands fichus noirs. En général, elles se retournent quand on passe de peur des photos. Ici, elles accomplissent des travaux liés aux animaux et transportent de gros ballots d’herbes sèches.
Après une dernière montée avec de nombreux lacets, nous ressortons sur le plateau, près de Izerbi. La température est tout de suite plus fraiche, on redescend en dessous des 28°.
Le temps de la pause de midi, c'est tout sec!
Préparation de la terre pour les semailles
Arrivée au camping de Saïd dans une palmeraie
SaÏd nous prépare le thé.
Des gravures rupestres de partout!
Saïd nous explique l'utilisation de cette planche.
Petite place avec le puit dans la Kasba
La palmeraie vue de  la Kasba. A droite, sentier dans la palmeraie.
Puis nous ferons le tour de la khasba, ancienne ville dont il ne reste que les rues et quelques pans de murs : les familles préfèrent aller vivre dans des maisons en parpaings, et ces bâtiments en terre, qui ont besoin de beaucoup d’entretien s’écroulent. Notre guide est fier de nous montrer l’importance passée de sa famille : deux tombeaux de marabouts, une grande demeure dans la kashba (qu’il s’efforce de maintenir debout). La suite de la promenade se déroule dans la palmeraie, qui elle aussi est de plus en plus délaissée, très peu de parcelles sont cultivées, pourtant cela reste un lieu de vie où les femmes viennent prendre l’air. Nous nous arrêtons près d’un groupe (évidemment pas une d’elles ne parle français, cela semble réservé aux plus éduqués). Quelle n’est pas notre surprise de voir un bébé d’au moins 8 mois saucissonné dans une corde. C’est la coutume, c’est pour qu’il pousse bien droit !
Nous rejoignons ce camping pour une dernière nuit à Assa, et attendons que la fraicheur arrive.
Assa, camp4you, N28.57787 W9.43945
Et l’après-midi se passe ainsi, à demi couché à l’ombre. Il fait très chaud, pas loin de 40°. Nous attendons que Saïd donne le signal du départ pour aller visiter le vieil Assa, et lui, il attend que la température baisse ! JN commence à bouillir : l’inaction n’est pas son truc ! (Surtout qu’il n’aime pas ce thé amer que Saïd sert à tour de bras).
Vers 17h30, nous voici partis. Nous nous arrêtons à proximité de l’école coranique d’où s’échappent des bourdonnements : dizaines de voix qui récitent en même temps le Coran. On y apprend que les élèves ont chacun une planche en bois sur laquelle, le matin, ils recopient le morceau de texte qu’ils vont apprendre dans la journée, avec un stylet en roseau trempé dans une « encre traditionnelle » (mélange de laine brulée, pierre broyée et eau). Lorsqu’ils savent ce morceau de texte, ils l’effacent avec une pierre un peu blanche…. Et recommencent.
Donc ce matin, à 9h, nous sommes prêts à partir. Nous apprenons déjà 2 choses, c’est que les sahraouis ne sont à cheval ni sur l’heure ni sur les distances. Nous partirons finalement à 10h (au lieu de 9), et ferons 50kms (au lieu des 35 annoncés). Nous voici en route. Comme nous sommes 3, je suis dans la cellule, et ma fois c’est assez confortable, même sur la piste.  Nous nous dirigeons plein sud, avant de sortir du goudron pour emprunter une piste aux multiples ramifications : beaucoup de cailloux, un peu de sable. Puis nous nous arrêtons près d’un oued à demi asséché. Saïd, vêtu de sa grande robe blanche, porte son jerrycan d’eau, la théière et le thé. Il avance à grands pas, nous peinons à le suivre. Puis nous voici en face d’une sorte de barre rocheuse, c’est ici que sont les gravures. Nous escaladons pendant que notre guide prépare le thé. Pendant un grand moment, nous allons de dalle en dalle, ravis de trouver ces dessins d’un autre temps. Il s’agit essentiellement de troupeaux de bœufs, mais aussi quelques armes. Nous commençons à avoir très chaud, lorsque voici Saïd qui nous apporte le thé, au milieu du sable. Incroyable ! Il nous fait part de ses projets à venir pour cet endroit (venir avec des groupes, installer des tentes, avoir un peu de personnel, faire prendre un bain de sable aux touristes… Inch Allah….). Nous rejoignons le camping vers 13H, là, il s’agite autour de la Khaima (la tente berbère en laine brune) pour que l’on puisse se reposer à l’ombre.
Tout dort, comment allons-nous rejoindre le camping indiqué par Olivier ? On a bien un point GPS, mais pas la piste qui permet de l’atteindre. Tout à coup, on nous hèle. C’est Saïd Elassaoui, le propriétaire de ce camping, il a l’habitude d’interpeller les touristes qui passent. On lui dit que l’on vient de la part d’Olivier, alors il nous reçoit comme des frères. Il passe devant pour nous montrer le chemin jusqu’à son camping, il faut prendre une piste à partir de la route de Zag. Après quelques kilomètres, nous voici arrivés. Trois bâtiments et une petite palmeraie ; ce projet commencé il y a 3 ans est en cours de réalisation, les panneaux solaires fonctionnent, les bâtiments sont finis. On fait le tour du propriétaire et nous nous installons pendant que Saïd essaie vainement de rétablir le circuit d’eau : il faut réparer la pompe, colmater la fuite sur le tuyau qui permet le remplissage de la citerne, tout pourrait fonctionner, si l’eau non filtrée n’avait bouché l’accès de l’eau à la douche…. Tant pis, on se douchera avec un seau et une casserole, « à l’ancienne ». Pendant ce temps, Saïd nous a informés qu’il nous préparait un tajine au poisson. Donc à la tombée de la nuit, à la fraiche, nous voici attablés autour du thé, avant de déguster le plat. La conversation s’engage avec cet homme dont les origines familiales remontent à la fondation de la ville. Sa conversation est plaisante, ouverte, instructive, et nous permet de un peu mieux connaitre la situation de cette région. Avant de nous séparer, rendez-vous est pris pour demain matin, il nous emmènera voir des gravures rupestres.
Vendredi 12, samedi 13 octobre : de TanTan à Assa + sortie aux gravures rupestres ; 362kms
Ce vendredi matin, sous un ciel nuageux nous reprenons la route. Les nuages ne se dissipent qu’à 11h, laissant place à un soleil très chaud, heureusement atténué par le vent. Passé Guelmin, nous prenons la direction d’Assa, plus à l’Est. Dans la première partie du trajet, des serres occupent le terrain, puis ensuite nous entrons dans une zone où des tracteurs préparent la terre en vue de semailles.
Les montagnes, fruit de bouleversements géologiques, apparaissent. En effet, les dalles sont à la verticale. Façonnées par le vent et l’érosion, on dirait des éventails géants. Puis on passe un col d’où l’on a une belle vue sur la vallée qui mène à Assa. A 16h, nous atteignons cette ville.
Le  Ksar Tafnidilt
La piste pour rejoindre le Ksar Tafnidilt
Entrée dans l'ancien casernement
Des fortins en terre par dizaine aujourd'hui en voie de disparition.
Camion transportant les moutons même sur le toit
Nous traversons TanTan à 15H30, et ce n’est pas le bon moment pour s’approvisionner : tout est fermé, c’est l’heure de la sieste. Ah, si, il faut noter qu’ici on change de gasoil : ce n’est plus le gasoil saharien à 8,56dirham le litre, tellement pauvre qu’il en faut 1/3 de plus pour faire 100kms, mais un Shell power, à 10,20dirhams le litre (donc à peu près 1€).
Quelques kilomètres après cette ville, juste après avoir traversé l’Oued Draa, nous prenons une piste à gauche, qui nous conduit au Ksar Tafnidilt, où nous allons camper cette nuit. Le lieu est très beau : bâtiment en terre, en forme de ksar (c'est-à-dire château), vue magnifique sur la vallée du Draa. L’eau fournit par un puits est chargée en minéraux et a un goût salé.
Camping Ksar Tafnidilt ; 80 dirhams la nuit ; N28.54600 W10.99283
Jeudi 11 octobre : de Smara à TanTan ; 276 kms
Dernière journée dans la province saharienne. Nous profitons de ces paysages infinis, de ces routes désertes et en bon état. C’est certainement l’époque de la transhumance, nous croisons de nombreux camions bétaillères ; dans le sens Nord-Sud, ils sont pleins de moutons (parfois jusque sur le toit) et dans l’autre sens, ils sont vides.
Vers 11H, nous arrivons à l’ancien casernement en terre, près d’Abteih (N27.88406 W11.48394). Là, des petites constructions coniques (comme des chapeaux de lutins), sont disposées en carré, autour d’un bâtiment plus traditionnel. Tout ceci est bâti avec des briques de terre crue mélangée avec des herbes, et du fait de l’érosion et du manque d’entretien, tout redevient poussière, mais c’est encore un bel endroit, un peu magique.
Pierres bleues
C'est sur ce site que l'on peut voir les gravures
Laayoune
Gravures rupestres du site de Asli Boukerch
Dromadaires en 4x4!
Mais que mangent ces moutons!
Le plus grand tapis roulant au monde long de plus de 100km transportant 2000 tonnes de roche par heure reliant le gisement de Boukraa au port de Laayoune. C'est le tapis des phosphates.
A l’approche de Smara, le relief devient plus marqué, avec des montagnes tabloïdes, aux pierres noires, certainement d’anciens restes volcaniques. Enfin nous arrivons au site des gravures rupestres de Asli Boukerch, une dizaine de kilomètres avant Smara. Brahim, le gardien des lieux, nous accompagne sur la petite crête rocheuse qui part à l’Est. Et là, à même le sol, on découvre antilopes, buffles, gazelles, gravés dans la pierre, depuis plus de 12000 ans. Certains animaux ont une gravure linéaire, d’autres en pointillés. Ensuite nous visitons le petit musée présentant quelques bifaces, pointes de flèches, pierres polies et minéraux.
Nous passerons la nuit dans cet endroit, pas tout à fait au calme, puisqu’un groupe de 4X4 est arrivé par les pistes et s’est posé à quelques mètres de nous.
Bivouac, près de Smara, site de Asli Boukerch ; N26.69767 W11.77271
Mercredi 10 octobre : de Boujdour à Smara ; 395 kms
Aujourd’hui, on quitte l’Océan. Après plus de 200 kms le long de cette côte monotone, nous bifurquons vers Laayoune. En quelques années, cette ville a considérablement grandi, et ce n’est pas fini ! Au milieu du désert, on trouve une ville moderne, très bien équipée et très propre.
Jusqu’à maintenant, nous avons passé les contrôles routiers sans être arrêtés, mais comme nous prenons la direction de Smara (à l’Est), nous avons droit à un gros contrôle, on pense même que le policier a pris des renseignements par téléphone. Puis on s’enfonce dans le désert, longeant pendant de nombreux kilomètres le tapis qui achemine le phosphate jusqu’à la côte. L’atmosphère devient plus sèche, quelques arbustes poussent dans le lit des oueds (asséchés en cette saison). Dans les creux ayant gardés l’humidité de la dernière pluie, l’herbe est bien verte. On croise quelques troupeaux de plusieurs centaines de bêtes : moutons et chèvres ou dromadaires. En début d’après-midi, la chaleur (qu’on ne ressent pas car il y a du vent), fait apparaître des lacs où il n’y en a pas : mirages !
Mardi 9 octobre : de Portorico à Boujdour ; 362kms
Départ tranquille à 9h du matin, sous un ciel bas. Heureusement, quelques kilomètres plus loin, le soleil sort, nous permettant d’admirer le golfe de Dakhla. Puis on roule, vite, sur une bonne route, qui par moments est en travaux.
Encore une fois, le plus étonnant, c’est la qualité du réseau Maroc Telecom : vers 11h, en plein désert, un appel arrive par Whatsapp… on décroche et pouvons converser comme si elle était à côté, tout en roulant.
Notre arrêt de midi se passe sur le reg, au plus loin de l’Océan et de son humidité. La température est correcte, un ressenti de 25°, grâce au vent.
A 16h, nous arrivons à Boujdour où nous faisons quelques courses avant de rejoindre le camping. Cette ville allie modernité et tradition : on y trouve de beaux bâtiments administratifs qui côtoient des petits commerces. Dans des petites boutiques, moins grandes qu’une chambre, sont rangés toutes sortes d’aliments et produits ménagers. On fait nos achats : ici les yaourts, là le pain, et même du chocolat.
Le camping Sahara Lin, s’avère très propre et en bon état, surtout comparativement à ce qu’on a pu voir plus bas.
Boujdour, camping Sahara Lin, 65dirhams la nuit, N26.13227 W14.49471
Enfin, nous retrouvons le goudron. Après un plein dans une station vendant le gasoil à 80cts le litre, nous prenons la direction du Nord. Devant nous une belle route traversant des paysages désertiques : herbe à chameaux, dunes. Très, très peu de circulation sur cet axe. Parfois un camion venant en sens inverse (aucun devant nous, ils sont toujours bloqués à la frontière), une voiture qui nous double (essayant de combler le retard. Les kilomètres défilent, la vitesse est limitée à 100kms/h et pas d’agglomération pour nous ralentir. Mais la jauge de carburant descend aussi à une vitesse vertigineuse : vitesse+vent+mauvais gasoil=consommation importante (plus de 13l).
A 18h, nous franchissons le « Tropic du Concer », ici, on ne fait pas de manière, c’est un petit panneau au bord de la route. Puis quelques kilomètres plus loin, nous prenons une piste qui en 2kms nous conduit en bord d’Océan, au lieu dit Portorico, jolie anse avec une plage de sable blond, gardée par la marine nationale. On nous donne l’autorisation de bivouaquer ici, face à l’Océan, avec le bruit des vagues en toile de fond. Bon, cela n’est pas parfait, si la température est redevenue correcte (25°), l’humidité est présente. Mais c’est quand même chouette de pouvoir profiter d’un tel paysage !
Plage de Portorico ; N23.47956 W15.95162
Lundi 8 octobre : De la frontière de Gargarat à Portorico (75 kms au sud de Dakhla) ; 284kms
Nous voici à l’entrée au Maroc, dans les premiers. Chouette, cela va être rapide. Et bien, que nenni, il nous faudra 2h pour arriver à accomplir toutes les formalités. On passera dans 8 bureaux :
1)Un policier note les renseignements dans un cahier,
2) De l’autre côté de la cour, on tamponne les passeports,
3) On se gare pour que les douaniers contrôlent le véhicule et mettent une signature sur le document 16ter que JN a préparé à l’avance, 4) On va faire viser ce document au bureau des douanes, mais le fonctionnaire n’est pas là et revient ¼ d’heure plus tard, pour nous dire que lui, il ne veut que le document 16bis, qu’il faut remplir à la main, le 16ter est bien réglementaire mais ne rentre pas dans ces statistiques. Retour à l’étape 3, puis 4.
5) Ce document est à faire signer avant le scanner,
6) Puis on passe au scanner, qui appose son tampon,
7) Il faut retourner dans la cour principale pour faire tamponner le document une nouvelle fois par la douane de sortie,
8) On arrive devant le portail de sortie, où la gendarmerie note dans un cahier les renseignements concernant le véhicule,
9) Les policiers vérifient les passeports et disent « vous pouvez y aller, bon voyage ».
Au total, ce passage de frontiére Mauritanie/Maroc nous aura pris 4h. Comme dit JN, des frontières comme celle-ci, cela vous dégoute de voyager !
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