Carte du parcours au 07/0/2019
La suite du voyage se passe sur une nouvelle page
On termine par le canyon de Shafer, plus conventionnel, mais une piste descend, accrochée à la paroi et s’enfile sur les plateaux plus bas. Cette piste était utilisée autrefois, vers 1900 par les fermiers qui y faisaient passer leurs troupeaux, elle a été élargie vers 1950, pour exploiter des mines d’uranium situées plus bas. Maintenant, elle sert aux touristes en 4X4. La journée s’achève tranquillement au camping « Horse Thief » (20$). Petite remarque : dans tous ces campings dans la nature, nous sommes loin de tous réseaux téléphoniques, sans eau ni électricité.
Ensuite, ce sera encore des découvertes de canyons enchevêtrés, vus de dessus, paysages vraiment originaux ! Le premier, Buck Canyon, où on voit des débuts de canyons, allant rejoindre le Colorado, formant comme la structure d’une feuille d’arbre. Grand View Point, d’où l’on peut voir une multitude de cheminées de fées, taillées dans une roche sombre, surmontées d’une petite couche blanche.
Au bout de cette route, nous partons pour voir Upheaval. Là, c’est une marche de 3 kms qui nous attend, en pleine chaleur, sur un sentier courant sur les rochers. De l’overlook (point de vue), nous pouvons observer une sorte d’arène, qu’ils nomment cratère. Au milieu, un tas de roches (sables ? ……….) de couleur verte, travaillé par l’érosion et autour des falaises de gré rouge. Deux hypothèses sont émises pour ce lieu, soit un affaissement du fond sableux, soit la chute d’une météorite.
Ouf, nous voici à nouveau sur la route, un petit air frais nous rafraichit… il y en avait bien besoin.
Samedi 7 septembre : Canyonlands ; 131 kms
Ce matin, direction Canyonlands, la partie Nord, appelée Island in the Sky, rien que le nom fait rêver !
La route s’élève sur un plateau aux herbes jaunies. Parfois, très loin, on aperçoit quelques formations rocheuses en contrebas. En passant, on réserve une place au camping « Horse Thief », il a de nombreux emplacements avec tables, Pit (le cercle de fer pour faire le feu), tout cela au milieu d’arbustes (genévriers, genêts). Puis, tranquillement nous pénétrons dans le Parc National (évidemment, le Pass est accepté).
Premier arrêt pour Mesa Arch. Après une petite marche de 500m, nous voici au bord du plateau. Là se trouve une arche de pierre (moins grandiose que celles d’hier), mais son originalité c’est qu’en arrière-plan on a un canyon, avec ses formes érodées.
Au deuxième arrêt, la vue est magnifique : on surplombe la Green River qui a creusé le plateau et forme de nombreux méandres. Comme son nom l’indique, l’eau est verte.
Enfin, une dernière visite pour Double Arch, pour nous la plus imposante et la moins photographiable. On se sent tout petit sous la voute formée par ce trépied. La chaleur est intense, les litres d’eau bus défilent, il est temps de changer de lieu. L’après-midi se passe à Moab : Dump station, mais surtout Laundry où l’on peut, en une heure de temps, laver et sécher tout notre linge (10$ en tout). Dump station à la station Maverick, Laundry près de la poste.
Nous rejoignons le même camping (on avait d’emblée réservé 2 nuits), le jour décline tranquillement. Ce soir il fera moins chaud, une petite brise s’est levée.
Granstaff camground, (entre la route 128 et le Colorado), 20$ la nuit
Vendredi 6 septembre: Arches et Moab, 121kms
Ce matin, profitant de la relative fraicheur (24° au lever du soleil), nous nous dirigeons vers le bout du parc de Arches pour faire une randonnée. La promenade dure en tout une heure, on y découvre surtout Landscape Arch. C’est un trait de pierre, qui tient on ne sait comment. Elle forme un pont de 94m de long. Des fissures apparaissent de ci de là, certainement que ses jours sont comptés.
Le matin, les pierres sont plus jaunes, les ombres pas au même endroit, on voit mieux les lames de pierre verticales.
Nous voici dans le parc. Tout autour de nous, ce gré rouge qui s’élève vers le ciel. Parois verticales, alignées comme des immeubles dans une rue ; rochers disposés sur des pics, semblables à des bilboquets géants, arches de géantes comme des ponts jetés sur le vide ou des fenêtres ouvertes sur le ciel: tout nous semble extraordinaire et c’est avec enthousiasme que nous allons de site en site, malgré la chaleur. Nous n’en voyons qu’une partie, gardant la suite pour demain.
Granstaff camground, le long route 128, 20$ la nuit
Avant de visiter le parc de Arches, nous nous dirigeons le long du Colorado, au pied de majestueuses falaises de gré rouge, dans un camping BLM. Il est 12h passé, et nous trouvons un emplacement vacant (il en reste très peu). Nous remplissons les papiers nécessaires, insérons notre paiement (20$ / nuit) dans une enveloppe (que nous déposons dans une urne), et nous dirigeons vers le Parc. La chaleur est intense, plus de 40° dans le véhicule, et encore plus à l’extérieur.
Jeudi 5 septembre : Arches national Park ; 289kms
Notre petit coin de nature où nous avons passé la nuit est si calme, qu’à l’heure du petit déjeuner 3 biches viennent nous rendre visite. Comme hier un voyant lumineux s’est allumé au tableau de bord et que ce matin le défaut persiste, nous nous arrêtons dans le premier garage Ford que nous rencontrons. On en profite pour faire la première vidange de ce périple (déjà 6600kms effectués). Plusieurs remarques à faire à propos de ce garage : il est très moderne, le salon d’attente est clair, lumineux, pourvu de tables et de prises, et enfin le personnel ne semble pas stressé, la charge de travail a l’air raisonnable. Après l’entretien du véhicule, on nous informe qu’un capteur est HS, mais qu’ils n’en ont pas et que l’on peut rouler comme cela. Rassurés, nous reprenons la route.
Vue générale de Bingham Canyon Mine, 1200m de profondeur et 4 kms de diamètre.
Et nous voilà à nouveau sur la I15. C’est une véritable torture pour le conducteur : c’est une route à 3, 4,ou 5 voies très chargée. Parfois on peut rester à droite, mais d’autres fois, la voie de droite sert à tourner. Si on reste un peu plus au milieu, les camions doublent à droite en klaxonnant ! Et cela dure pratiquement pendant 120 kms, jusqu’à ce que l’on prenne la Road 6. On est lessivés ! Heureusement, après le trafic s’estompe, on peut souffler. La route serpente dans une vallée, bordée de roches colorées. Vers 16h, je repère la Price Canyon Récréation Area, gérée par le BLM, la garantie d’être dans la nature. Ce qui n’était pas dit, c’est que ce site (contrairement à son nom) est presque au haut de la montagne, par 5 kms de route pentue (Un véhicule plus grand ne pourrait pas y aller). Arrivés au bout de la route, nous voici seuls au monde, perdus dans la nature.
Price Recreation Area, près de la Road 6, 8$ la nuit. (39.75961°N 110.91868°W)
Mercredi 4 septembre : de Antelope Island à Price canyon Recreation Area (le long Road 6) ; 263kms
Ce matin, nous nous dirigeons vers Bingham Canyon Mine, la plus grande mine à ciel ouvert du monde, visible depuis l'espace. Après avoir acheté les entrées à l’accueil du site (5$/pers), on monte dans une navette qui nous conduit au sommet de cette gigantesque mine de cuivre. De la plateforme d’observation, on a une vue plongeante sur ce cône inversé, bordé de terrasses d’exploitation. Il est très difficile de percevoir sa grandeur, seuls les camions évoluant nous donnent une idée de la largeur et de la hauteur des terrasses : ces engins énormes de 350 tonnes (quand on sait qu’un pneu mesure 4m de diamètre), semblent minuscules dans cet environnement. Des panneaux explicatifs nous apprennent que 2400 personnes travaillent sur ce site, qu’il mesure 4kms de diamètre et a une profondeur de 1200m. On peut y voir aussi des éléments d’engins : pneu, benne de camion, godet de l’excavatrice, tous plus gigantesques les uns que les autres.
Salinité maximum,on flotte sans effort !
Antelope Island avec ses animaux sauvages
Ici, les rafales de vent renversent les camions!
En début d’après-midi, nous atteignons Antelope Island. Que cette île est jolie ! Entourée par le Great Salt Lake, les couleurs y sont magnifiques : prairies, alpages jaunis par le soleil, grimpant à l’assaut des sommets, et tout autour, le lac, bleu, bordé par une ligne blanche, un dépôt de sel et de sable. Quelques bisons paissent sur les berges. Tout au bout de l’île, se trouve le Ranch Fielding Garr. Construit en 1848, il a été en activité jusqu’en 1981, date où l’île à été rachetée par l’Etat. Cela nous fait rêver : 10 000 moutons, des chevaux pour effectuer le travail, et ce cadre enchanteur ! Dans ses bâtiments, une exposition présente les activités agricoles liées à l’élevage.
Bon, il est temps de tester cette eau salée. Au premier abord, rien de spécial. Il faut marcher assez loin pour avoir suffisamment d’eau pour se baigner. Allez, on y va. Sur le dos, c’est impeccable : on fait l’étoile de mer sans effort, on nage facilement. Maintenant, on teste la brasse, et là, rien ne va plus : on boit la tasse ! Et oui, l’eau salée nous soulève les jambes et les fesses, et nous plonge la tête dans l’eau (un peu comme les canards))
Nous finissons la journée au camping de l’île, emplacements aménagés face au lac, avec un petit coin table abrité du soleil, WC collectifs. Sur l’île, vers la plage on trouve des douches chaudes (payantes) et une Dump station pour vider les eaux sales et mettre de l’eau propre.
Antelope Island, camping Bridge bay, 20$ la nuit (comprenant l’entrée dans le State Parc).
Mardi 3 septembre : De Bonneville Speedway à Antelope Island (Utah) ; 305 kms
La nuit a été très chaude, couchés avec 31°, il faisait encore 27° le matin. Quel contraste avec Yellowstone !
En direction de Salt Lake City, nous parcourons 150 kms de ligne droite. La highway coupe en ligne droite le Great Salt Desert. Petit à petit, la croute de sel laisse la place à des marais salants. Le vent latéral est très fort, la conduite est difficile, la vigileance doit être permanente et parfois les rafales sont si puissantes qu'elles ont poussé un camion dans le décor. Ah, ces camions, j’en ai déjà parlé, mais ils peuvent rouler à la même vitesse que les voitures, et ils ne s’en privent pas. Ils roulent toujours à la vitesse maximum, que ce soit sur une route peu fréquentée, sous la pluie ou en zone urbaine !
Coucher de soleil et visite à notre bivouac
Le Great Salt Lake Desert
On grimpe une dernière côte raide (57kms/h au compteur) et tout à coup, devant nous se dévoile le Great Salt Lake Desert. On reste sans voix, comment décrire quelque chose d’aussi vaste ! On prend la route du Bonneville Speedway, lieu ou se déroule des courses, des tests et ausssi à établir des records de vitesse. En effet, ici la surface du sol qui est parfaitement lisse et plate est adaptée à la recherche de vitesse, d’autant plus que la plus grande piste mesure 40kms de long. On marche sur la croute salée, on essaie de photographier l’in photographiable, et l’on part à la recherche d’un lieu de bivouac. Tout près d’ici se trouve un site du BLM (Bureau land Management), et on s’y installe pour la nuit. Une gazelle passe à proximité c’est le calme absolu et heureusement on est revenu à l’heure « des montagnes ».
Bivouac près de Bonneville Speedway, sur une zone gérée par le BLM, 40.77281°N 113.98160°W
Voici Twin falls, avec sa rivière qui coule dans une sorte de canyon taillé dans la lave. Nous continuons, toujours plein sud. A midi, grâce à Ioverlander, nous trouvons un joli endroit, près d’un lac de barrage, le long de la Salmon falls Creek. Et la route reprend, vallonnée, traversant toujours des landes jaunies. De temps en temps une exploitation apparait, comme une oasis. Grace à l’arrosage tout est vert. A partir de Jackpot (cela ne s’invente pas !), nous sommes dans le Nevada. Pour quelques centaines de kilomètres, nous changeons d’heure. Puis nous reprenons la direction de l’Est, par la I80. Ici, ce n’est pas la place qui manque : c’est une 2x2 voies avec un terre-plein central de 100m de large ! De part et d’autre de la route, de larges vallées avec rien : pas une maison !
Lundi 2 septembre ; de Craters of the Moon à Bonneville Speedway (Utah), en passant par Twin Falls : 458 kms
Ce soir, j’écris d’un lieu spécial, devant nous s’étale le Great salt Lake, dans sa partie sèche. Mais avant d’arriver là, nous avons traversé des contrées variées. Ce matin, du départ de Craters of the Moon, jusqu’à Soshone, nous longeons des champs de lave, certains anciens qui commencent à être colonisés par les plantes, d’autres plus récents avec leur lave noire. Puis les cultures réapparaissent, des pommes de terre, de la luzerne, le tout arrosé par un système qui fait couler l’eau au plus près du sol. Dans un champ, le fumier est épandu avec un camion !
Quelques exemples de forme de lave
Bivouac au milieu d'un champs de lave
Après Arco, une bande noire apparait au loin : ce sont les champs de lave du parc Craters of the Moon. On y arrive en début d’après-midi. Le Pass « America the Beautiful » fonctionne (sinon, ce serait 20$). Le camping est du type « premier arrivé, premier servi » et il reste de la place. On paie l’emplacement (à la carte obligatoirement), et commençons le tour du parc.
Il est dédié aux phénomènes volcaniques, et plus particulièrement les formes de laves. On y trouve des scories, des laves granuleuses, d’autres qui ont refroidi en formant des cordes, et des tunnels de lave. Tout est très bien organisé : les parkings permettent aisément de garer les camping-cars, les chemins sont aménagés afin de ne pas marcher sur le sol volcanique. Il y a peu de monde, et c’est intéressant. Le soleil tape fort, mais heureusement un petit vent rafraichit l’atmosphère. Il nous faut plus de 3 heures pour en faire le tour, sans faire les plus grandes randonnées. Nous regagnons le camping, qui est des plus originaux : les emplacements ont été créés au milieu du champ de lave !
Craters of the Moon, 15$ la nuit (juste des wc et une table)
Dimanche 1 septembre : de Henrys Lake (Idaho) à Craters of the Moon (Idaho) ; 298 kms
Jusqu’à Idaho Falls, on voit énormément de quads (garés, sur des remorques, sur des pistes…). Cette région de forêts et d’eau (rivières, lacs), semble le domaine des amoureux de nature. Puis on descend rapidement et on arrive sur un plateau agricole. Quelle surprise, c’est la saison des moissons dans les champs dorés. Ici, l’arrosage semble être de mise. Les bâtiments agricoles ont leurs parois latérales enterrées (on pense que c’est pour une régulation thermique). On passe 3 ou 4 petites villes… c’est vraiment différent de chez nous, pas de cœur de village identifiable, les maisons sont très espacées, toutes basses et en bois.
Après Idaho Falls, les champs laissent peu à peu place à des landes jaunies, bordées au Nord par une chaine de montagnes. Pas une habitation à l’horizon. C’est cette zone qui a été choisie comme zone de recherche et développement pour le nucléaire civil et militaire.
Après deux heures à profiter de cette beauté offerte par la terre, nous reprenons la route, direction la sortie du parc, à West Yellowstone. Il est temps de s’éloigner de ce parc, un long week-end commence, les voitures y entrant forment une file ininterrompue.
A West Yellowstone, nous visitons le « Grizzly et Wolf Discovery Center », l’occasion, pour nous, de voir ces 2 animaux présents dans le parc mais que nous n’avons pas croisés. Ce lieu n’est pas très grand, mais l’organisation fait que l’on apprend beaucoup de choses sur les grizzlys, et que l’on peut observer calmement les 6 représentants de cette espèce. Ils sont impressionnants ! Ces ours sont arrivés ici, les uns tout petits car leur mère avait été tuée, les autres à l’âge adulte, car, trop habitués à la nourriture humaine, ils devenaient dangereux pour les humains.
Dans l’après-midi, nous continuons, direction Sud, jusqu’à la zone du Henry Lake. Là, grâce à Ioverlander, nous trouvons un lieu de bivouac autorisé. Autour de nous, dans des clairières, de nombreux américains, avec leurs trailers profitent de la nature.
Au Sud de West Yellowstone, dans l’Idaho, près de Henry Lake (44.57867°N, 11.34291°W). Gratuit (autorisé 10 jours)
Samedi 31 aout : Yellowstone : Norris Geyser Basin et West Yellowstone ; 82 kms
Ce matin, dans la fraicheur matinale (2°), nous nous dirigeons vers Norris Geyser Basin. Quelle merveille ! Encore de vastes zones avec des manifestations de géothermie. Les jets de vapeur montent haut dans le ciel. La brume couvre le bassin, s’écartant parfois pour laisser voir des eaux colorées. Voici Porcelain Basin, qui doit son nom aux eaux laiteuses faisant penser à de la porcelaine. Puis ce sont les ruissellements d’eau bouillante dans lesquels se développent des algues, vertes pour une eau entre 38° et 56° et oranges quand l’eau est entre 50° et 60°. Le chemin nous conduit vers des zones où les arbres ne résistent pas, troncs blanchis émergeant d’un sol aride. Soudain, un coyote traverse, pas très loin de nous, évitant les touristes.